MGMT – ‘MGMT’

MGMT – ‘MGMT’

Album / Columbia / 16.09.2013
Vaporette en fixe

Ne comptez pas sur cet article pour lier cet album à ses prédécesseurs puisque l’auteur de ces lignes s’est arrêté à « Kids ». Le simple fait que ce titre ait pu être utilisé par l’UMP (certes contre le gré de ses géniteurs) définit suffisamment bien son caractère merdique. À sa décharge, MGMT ne s’est jamais caché d’être surpris de ce succès, ce qui prouve bien une certaine lucidité d’esprit. Tous ceux – et ils sont rares – qui souffrent également d’une réaction épidermique à son écoute pardonneront donc cette indifférence totale à l’égard du reste de leur discographie. Les autres taxeront l’affront d’erreur professionnelle. Qu’il en soit ainsi. Quelle que soit la sentence infligée, les derniers ont certainement la raison de leur côté. Car, lapalissade ou surprise, ce troisième opus est un excellent disque.

Hormis son ouverture niaise, les neuf titres fleurent bon le cool de deux brillants musiciens, encore assez jeunes et riches pour se droguer et l’assumer. Le plus heureux dans l’histoire réside certainement dans l’amitié réelle entre MGMT et les Flaming Lips. Les deux groupes l’avaient d’ailleurs officialisé lors d’une collaboration sur Embryonic. Mieux encore, c’est avec le producteur attitré de leurs aînés que les New-Yorkais ont enregistré leur troisième long-format. Et finalement, si « MGMT » est une réussite, c’est qu’il est aussi une belle opération de pillage du répertoire des Lips. Il n’y a qu’à écouter les très bons « Love You Too, Death », « Mystery Disease » et « Astro-Mancy » pour s’en convaincre. À la différence près que le passif d’héroïnomanes de ses membres amène leurs compositions dans des retranchements encore insolubles pour beaucoup, ce qui n’est pas le cas de MGMT.

Non pas qu’il faille à tout prix se droguer pour atteindre le génie mais, lorsqu’on cite ses inspirations, il est de bon ton d’y mettre un peu de tripes. Or, comme le dirait Laurent Sciarra: « des dauphins, t’en fais pas des requins ». Ici, MGMT se contente de fulgurances maîtrisées, sans dépasser ses promesses. Ainsi, l’attente d’un crescendo explosif lors de « A Good Sadness » reste vaine. Evidemment, au regard de la pop actuelle, un disque comme celui-ci paraîtra audacieux pour beaucoup. Car oui, bien que non dénué de tubes (« Your Life Is a Lie »), ses compositions baroques, ses dissonnances et son songwriting complexe ne l’amèneront certainement pas en haut des charts. Cela n’en fait pas pour autant un OVNI, la faute à une absence de vice évident.

« I Love You Too, Death », « Mistery Disease »


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4 Commentaires
  • merci
    Posté à 18:13h, 20 septembre Répondre

    Une bien belle critique de merde.

  • pris
    Posté à 01:30h, 22 septembre Répondre

    Ca fait très inteligencia parisianno branchouille hipster qui se touche, de réduire Mgmt à Kids. En fait, il faut péter un bon coup et arrêter de se focaliser sur les ponchos fluos et les colliers à plumes. Les tubes d’oRacular Spectacular ont fait de l’ombre à des chansons bien plus intéressantes comme 4th Dimensional Transition ou Future Reflections. Quant à Congratulations c’est tout simplement un chef d’oeuvre, qu’il est vraiment crétin d’ignorer tout ça parce qu’on « n’a pas aimé Kids ». Siberian Breaks est une chanson de dingue, écoute là. Ecoute avant d’écrire. Qui est capable de composer aujourd’hui une chanson comme « Alien Days »? Peu de gens. Ce qu’ils font, on ne l’entend pas souvent. Ca s’appelle le talent.

  • BenGrafhit
    Posté à 11:42h, 28 septembre Répondre

    Prochaine chronique de Jeremy Le Bescont, le nouveau Depeche Mode mais bon, il s’est arrêté à « Just can’t get enough »…

  • Ben
    Posté à 12:44h, 17 novembre Répondre

    Seven nation army est souvent repris par des beaufs dans les stades de foot, vous en déduisez également que c’est une chanson merdique et qu’il ne faut donc pas s’intéresser aux White Stripes? L’argument UMP est minable et traduit un vrai manque d’ouverture d’esprit. Et je défendrai toujours Oracular Spectacular.

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