Mermonte – ‘Audiorama’

Mermonte – ‘Audiorama’

Album / Clapping Music / 26.05.2014
Pop orchestrale

Quand, il y a deux ans, Ghislain Fracapane sautait à pieds joints dans l’écume des vagues, il était loin de se douter que le premier album de Mermonte – son projet auquel se sont greffés une dizaine de musiciens pour les besoins de la scène – allait provoquer un véritable tsunami sur la scène française. Doux, classieux, inventif, insaisissable, sophistiqué et fédérateur étaient alors parmi les quelques qualificatifs régulièrement accolés à une façon unique d’approcher et reconsidérer la musique pop, jusqu’à multiplier ses préfixes, qu’ils soient post, math ou kraut. C’est donc enrichi d’une expérience scénique conséquente, et fort de l’assurance allant désormais de paire, que le chef d’orchestre breton s’est rapidement remis au travail en vue d’une suite évidemment attendue.

Plus libre encore, porté par un capital confiance qui lui offre naturellement les clés de nouvelles expérimentations, Fracapane élargit encore son champs d’instrumentation, convoquant joyeusement vents et percussions à venir renforcer la délicatesse et la richesse d’une oeuvre rendue également plus efficace, intense et électrique tant elle fut penser pour la scène (‘Cécile Arendarsky’), là ou l’effet de surprise comme la magie de voir tout ce joli monde opérer doit tenir le public en haleine. Chacun affublé de l’identité d’un de ses amis (vous noterez la jolie attention), ces dix titres confrontant une nouvelle fois les langues de Shakespeare et Molière, tous quelque peu prévisibles étant donné leur forte identité et l’effet de surprise passé, tissent la suite homogène d’un premier opus dont on peut encore aujourd’hui mesurer la performance.

Ce qui ne fait évidemment pas de ‘Audiorama’ un disque secondaire, uniquement destiné aux complétistes. Et pour cause, un seul album ne pouvait suffire à conjuguer tous les talents de son géniteur. Le bougre avait encore trop de mélodies en réserve (‘Fanny Giroud’, le magnifique ‘Mathieu Rouet’), trop de grands espaces à combler (‘Jérôme Bessout’, ‘Florian Jamelot’), trop d’énergie à dépenser (‘Karel Fracapane’, ‘Cécile Arendarsky’, ‘Angélique Beaulieu’, ‘Cédric Achenza’), trop de pissenlits sur lesquels souffler (‘André Ludd’), pour ne pas laisser un second rouleau venir nous lécher cette zone érogène que sont les oreilles. Promis, on se baignera dans ce courant chaud jusqu’aux prochaines grandes marées.

‘Karel Fracapane’, ‘Fanny Giroud’, ‘Angélique Beaulieu’, ‘Cédric Achenza’


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