Llamame La Muerte – ‘Ballad Of The Concrete Horse’

Llamame La Muerte – ‘Ballad Of The Concrete Horse’

Album / Autoproduit / 02.2015
Transe rock psychédélique

C’est l’un des discrets rejetons de cette scène indé-noise française en totale ébullition depuis la fin des années 2000. Tapi dans l’ombre des ‘poids lourds’ que sont devenus Pneu, Marvin ou Electric Electric, Llamame La Muerte trace sa route dans une veine un brin plus sombre et mystérieuse. Moins dansant, moins chaleureux peut-être que ses acolytes, le duo – récemment converti en trio éclaté entre Le Mans, Paris et l’Espagne – explore depuis 2009 une sorte de transe-rock chamanique et minimaliste. Une musique ‘psychédélique mais brusque’, comme s’amusent à souligner les intéressés.

Et encore, brusque, ce deuxième disque l’est finalement moins que son prédécesseur éponyme daté de 2011. Est-ce une conséquence de l’apport de petites machines à bruits, qui ont discrètement fait leur apparition entre-temps? En tout cas, Llamame la muerte semble avoir encore épuré ses compos: peu de breaks, peu d’explosions soniques et de rares cris parsèment les 35 minutes de cet album qui privilégie plus que jamais les ambiances et les morceaux lancinants. Le tout avec sobriété et un son résolument ‘indie’, à deux doigts du lo-fi.

En d’autres mots, là où une grosse cylindrée de type Electric Electric nous offre plusieurs tours de circuit à fond les ballons, en superposant les couches de peinture sur la carrosserie, Llamame La Muerte nous plonge dans un voyage splendide et inquiétant à dos de ce fameux ‘cheval de béton’. Sans même percevoir les subtils changements de direction, on se laisse entraîner par les paysages qui défilent, parfois au ralenti, parfois un peu plus vite. Sur le sublime ‘La Coulée’ (14 minutes), on croit ainsi entendre freiner un train avant de prendre la route, sur une ritournelle de guitare claire et vaguement dissonante. Puis une complainte tribale nous met sur nos gardes avant de sentir le cheval partir au galop… Et se perdre dans une sorte de trou noir cotonneux. C’est comme ça, dans chaque morceau ou presque, les idées fourmillent. Trop peut-être… Et ce serait éventuellement le seul reproche que l’on pourrait formuler. Car cette profusion demeure finalement le seul obstacle vers une absolue transe chamanique rock et noise que le groupe semble rechercher depuis ses origines.

‘Ballad Of The Concrete Horse’, ‘La Coulée’


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