Jon Hopkins – “Insides”

Jon Hopkins – “Insides”

jon1801Album
(Domino)
04/05/2009

Certains naissent avec une bonne étoile, d’autres avec beaucoup de talent. Jon Hopkins, dont les notes de musique coulent dans le sang, fait partie de la deuxième catégorie. À cinq ans, il se met au piano, en devient virtuose quelques années plus tard, puis en arrose ensuite son electronica pour deux albums au savoir faire affiché qui séduiront alors autant Brian Eno que Massive Attack ou Coldplay (Chris Martin ne s’est pas retenu de bêler sur une version retravaillée du single «Light Through The Veins»). C’est donc logiquement que «Insides», sa nouvelle œuvre, se voit accueillie par l’éminent Domino, prêt à défendre ce qui aurait pu lui filer entre les doigts au profit de Warp ou Ninja Tune, labels des Boards Of Canada, Cinematic Orchestra ou Harmonic 313, trois groupes dont il pourrait être la parfaite conjugaison. Car, en optant généralement pour une élégance aussi clinquante qu’accessible, l’Anglais intrigue par ses compositions éthérées d’une grande ouverture d’esprit, celle qui l’autorise à multiplier les contrastes. Ainsi, «Vessel» hésite entre doux piano et beat découpé à la scie sauteuse, «Insides» entre lourdes basses invertébrées et légères percussions cernant le palpitant, «Colour Eye» se lance tête baissée dans les soubresauts typiques de l’electronica, tandis que «The Lower Places» et «A Drifting Up» se complaisent dans leurs ambiances chaudement aquatiques, beaux restes de son downtempo cinématique d’antan. Et à aucun moment, ce disque vient remettre en cause le statut d’artiste en vue qu’a récemment, et à juste cause, glané Jon Hopkins. Car, au-delà d’être d’une efficacité immédiate, en provoquant autant d’émotions, en oxygénant autant qu’il oppresse, et en mariant si subtilement l’électronique et l’acoustique, «Insides» n’a pas fini de laisser parler sa magie. Sans compter qu’Hopkins en a certainement encore beaucoup dans son chapeau…

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