Jay-Z – « The Blueprint 3 »

Jay-Z – « The Blueprint 3 »

jay180Album
(Roc Nation)
14/09/2009

Esquissé à force d’annonces contradictoires et précédé d’un battage médiatique à la hauteur des attentes, le onzième album studio de la multinationale Jay-Z voit finalement le jour, sobrement intitulé « The Blueprint 3 ». Une appellation d’origine contrôlée pourtant proche du trompe-l’œil, tant le dernier opus du « self-made mogul » semble prendre ses distances avec les deux classiques d’une trilogie désormais close, huit ans après le pavé jeté dans la mare par un premier volet qui refuse de vieillir. Toujours compétiteur quoique moins conquérant, le presque quadra qui s’exprime au micro enfonce encore un peu plus le clou, étale sa réussite matérielle et sociale pour un constat sans appel martelé dès l’introduction: « I don’t run rap no more / I run the map« . Et c’est sans grande prise de risque – à quelques exceptions dont le notable « Venus Vs Mars » produit par Timbaland – que Jigga démontre une fois encore ses talents de lyriciste hors classe, entouré pour l’occasion d’une cohorte d’invités aux prestations inégales. Onze featurings, du convaincant J.Cole (« A Star Is Born ») au tapageur Jeezy (« Real As It Gets »), qui se relaient au cours de ces quinze productions ambitieuses et novatrices, presque toutes plus excitantes les unes que les autres: incantations épileptiques chez Swizz Beatz (« On To The Next One » et son sample subliminal du « D.A.N.C.E » de Justice), guitare électrique et saxophone rétro pour le sous-estimé No I.D.  (l’hymne va-t-en-guerre « D.O.A. »), motifs électroniques dépouillés à l’extrême par Kanye West (« Hate »), synthés en apesanteur sur le sidéral « What We Talkin’ About » (feat. Luke Steele)… En écho à la pochette impeccable – parfaite métaphore visuelle du rap moderne – tout ici semble s’emboîter à merveille, regorgeant d’idées qui jamais ne s’éparpillent hors du cadre. Exception faite de la contribution faiblarde estampillée Neptunes (« So Ambitious »), « Blueprint 3 » étonne par la facilité apparente avec laquelle il semble redéfinir les canons du Rap, en progression constante d’un bout à l’autre de ces soixante minutes, piste par piste jusqu’au bien nommé « Young Forever ». Les tenants d’un Hip Hop fossilisé dans les 90’s peuvent d’ores et déjà faire le deuil, et tous les autres apprécier à sa juste valeur ce condensé d’avant-garde.

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2 Commentaires
  • A to The K
    Posté à 22:34h, 12 septembre Répondre

    J’ai beaucoup ris en lisant cette chronique, la conclusion est juste magique ! C’est marrant de parler de tenant du Hip Hop afin d’essayer d’assoir son argumentation surtout quand le chroniqueur semble ne pas connaitre grand chose au rap us !

    le clou de la chro c’est simplement le « lyriciste hors classe » !! qu’est ce qu’il faut pas lire ! on comprend les même chose ?! (exception faite de Venus Vs mars ou les métaphores sont pas mal)

    Dans la trilogie Blueprint il y a qu’un classique, et ce n’est pas un tenant du Hip Hop fossilisé dans les 90’s qui vous le dit…

    Je pensais que ce site valait mieux que ca mais nan Mowno we off that clairement !

  • gandolfi
    Posté à 16:15h, 27 septembre Répondre

    Un disque inégal, avec de très bon morceaux, de très bonnes instrus et un flow classieux , ceci dit quelques morceaux ;ou plutot singles; un peu sirupeux viennent ternir ce disque qui reste nez en moins une très bonne galette qui s’écoute avec plaisir.

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