Free The Robots – “Ctrl Alt Delete”

Free The Robots – “Ctrl Alt Delete”

free180Album
(Alpha Pup)
30/03/2010

L’artiste se tire une balle dans le pied. Tant que des humains sauront sortir du son comme ça de leur cerveau, on évitera de libérer les robots. Après deux ans de gestation à envoyer ses basses incisives dans la salle du Low End Theory, Free The Robots concrétise enfin sa signature chez Alpha Pup avec un premier album bien plus qu’encourageant. Décidément, il doit y avoir un nid à Los Angeles. Free The Robots rejoint en effet Flying Lotus ou Nosaj Thing dans le camp des mecs qui tailladent les neurones en fines lamelles par la force de leurs machines. Né en 2003, Free The Robots est d’abord un side-project sans prétention de Chris Alfaro, qui a rencontré son petit succès, et ceux qui n’ont pas suivi ont aujourd’hui l’occasion de comprendre cet engouement grâce à ces 13 titres.

Prenons “Sci Fidelity”. Du gros hip-hop électrisant qui se termine en jazz cosmique, le genre de truc prêt à accueillir le flow des mecs de Blackalicious. Les arrangements de “Turbulence” se rapprochent d’un panaché entre son compatriote Flying Lotus, Dorian Concept et même Gonjasufi pour l’ambiance caverneuse et le beat poussiéreux. Free The Robots a bien choisi sa planète en atterrissant sur la grosse “Jupiter”. On parlait de Nosaj Thing tout à l’heure, ce morceau est du même gabarit, peut être même un peu trop pour renier une potentielle influence. “Orion’s Belt Buckle” fait dans le glitch-hop aussi fat qu’edIT ou Boreta, une bonne mise en jambe avant d’applaudir un tzigane de 150 kg danser sur votre table avec “Wandering Gyspy”. Rien qu’en lisant son titre, on devine que “Select/Start” va partir dans un trip Mega-Drive. Le décor est tantôt ludique, tantôt morbide, un peu comme si Sonic le hérisson et Dracula jouaient sur le même plateau. Il réitère plus loin dans la lourdeur 8-bit (dans le bon sens du terme) avec “Mental Universe” et montre qu’il sait faire des trucs soft comme l’ambient “Voices”, finement electronica dans sa deuxième moitié. “Global Warning” est un tourbillon acide à la limite du supportable, et on préfère quand Free The Robots fait intervenir de vrais instruments comme sur l’explicite “Turkish Voodoo” et sa guitare orientale ou lorsqu’il invite Ikey Owens de Mars Volta sur “The Eye” pour une prestation de claviériste époustouflante, tentant d’échapper aux tentacules du bordel généré par notre ami américain. C’est du lourd!

En écoute

Disponible sur
itunes19


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