Dark Time Sunshine – “ANX”

Dark Time Sunshine – “ANX”

dark180Album
(Fake Four)
24/07/2012
Hip hop alternatif

Passé trop inaperçu il y a deux ans, “Vessel” – le deuxième album de Dark Time Sunshine – illustrait parfaitement la capacité du hip hop à s’enticher de nombreuses influences sans jamais égratigner sa cohérence. Un constat malheureusement trop rare à voir le nombre d’acteurs qui s’y sont perdus avant lui, pourtant essentiel à la réussite d’un opus marchant sur les pas de noyaux créatifs tels qu’Anticon et quelques autres qui se sont attelés à décomplexer le genre et le sortir de ses principes historiques. On aurait donc pu croire au coup d’éclat, à un grand cru de la part du duo Onry Ozzborn – Zavala. Il n’en est rien: “ANX”, qui débute sur les mêmes bases avec un featuring de Ceschi, est la suite logique de son prédécesseur, une autre illustration de l’inspiration dont ces deux-là sont capables. Mais n’allez pas en conclure à une démonstration: Dark Time Sunshine n’est pas un noeud cérébral et cède seulement à l’expérimentation quand elle s’impose d’elle-même. Du coup, le duo nage avec habileté entre deux extrêmes, ces beats alambiqués mais toujours accessibles et digestes (“Valiant”, “Look At What The Cat Did”, “Forget Me Not”), et quelques productions à l’efficacité redoublée par leur simplicité ou la magie d’une mélodie qui suffit amplement à soutenir le flow conscient de Ozzborn (“Can’t Wait”). Du coup, “ANX” finit par souffrir injustement du défaut de ses qualités: celui qui rend presque banals tous les morceaux pourtant de très haute facture (“Cultclass”, “Overlordian”, “I’ll Be Damned”, “ANX”…) qui évoluent entre ces deux eaux attirant toutes les lumières à elles. C’est donc en prenant bien soin de ne jamais se comporter en auditeur trop gâté qu’il faut aborder ce disque, pour ne surtout pas sous évaluer le travail accompli tout au long de cette petite quinzaine de titres, véritables leçons de hip hop moderne biberonné au psyché, à l’electro et au jazz. Et on ne pourra pas non plus aller chercher des poux dans la tête des artistes invités (Busdriver, POS, Aesop Rock…) dont les talents sont ici toujours finement exploités par Zavala pour qu’ils servent au mieux le morceau en question, et l’album en général. L’énième preuve – s’il en fallait encore une – que ce “ANX” a été pensé dans les moindres détails.

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