Bonobo – “The North Borders”

Bonobo – “The North Borders”

bono180Album
(Ninja Tune)
02/04/2013
Orchestrations électroniques

Artiste discret bien que largement reconnu, Bonobo atteignait le sommet de sa carrière en 2010 avec “Black Sands“. Bonne nouvelle, ce nouveau “North Borders” en est le prolongement naturel puisque Simon Green poursuit son cheminement de pensée à travers treize morceaux magistraux, et caresse ainsi du bout des doigts une certaine perfection dans les textures.

“First Fires” ouvre impérialement le disque sur une parfaite symbiose entre instrumentations et voix, mettant en scène le rookie folk Grey Reverend et des envolées de cordes qui provoquent fatalement chez nous quelques frissons. Le chef d’orchestre perfectionne ici son art en allant au bout des choses. Illustration avec “Emkay” qui ressemble étrangement à “Eyesdown”, l’un des morceaux-phares de son précédent opus, la diva soul Andreya Triana en moins. Le britannique accélère alors le rythme et s’imprégne d’influences house: hypothèse confirmée avec le groovy “Don’t Wait” ou le premier single “Cirrus” et ses cloches façon Pantha du Prince, deux autres titres où le côté dansant rejoint les habituels habillages sonores déjà riches et organiques.

Entouré d’un groupe de musiciens sur scène lors de sa dernière tournée, Simon Green utilise son retour d’expérience en équipe pour tisser des harmonies plus complexes et parfaitement équilibrées entre électronique et acoustique, histoire que chacun ait son rôle à jouer. Il insiste notamment rythmiquement, sur des pièces instrumentales au potentiel émotionnel débordant (“Sapphire”, “Jets”, “Know You”, “Ten Tigers”), modulant les plaisirs entre bass music qui colle au corps telle une sangsue et breakbeat aux mélodies poignantes et déstructurées.

Les invités vocaux ne sont pas non plus choisis au hasard. Après une collaboration avec Flying Lotus, Erykah Badu se met à fricoter brillamment avec Bonobo sur “Heaven For The Sinner” pour un résultat envoûtant de dubstep gorgé de soul. Sur “Pieces”, on découvre également la voix mystique de Cornelia, mais c’est surtout la nouvelle intervenante Szjerdene – dont le timbre cristallin se marie aux arrangements de “Towers” et “Transits” – qui verra peut-être son destin s’enflammer à la manière de celui d’Andreya Triana, propulsée en partie grâce à ses “duos” avec le bonhomme.

Certains trouveront ce disque redondant mais, plus de doute, Bonobo a définitivement trouvé sa personnalité musicale et s’affirme plus que jamais comme un leader majeur de la musique électronique au sens large. Un nouveau coup de maître.

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