Beach House – “Teen Dream”

Beach House – “Teen Dream”

beach180Album
(Sub Pop)
25/01/2010
Dream pop

Foulant pour la troisième fois le sable enneigé de leur paradis perdu, Victoria Legrand et Alex Scally observent les pensées adolescentes, tiraillées entre insouciance et mélancolie. Un rêve éveillé tout en psychédélisme glacé, qui laisse finalement apercevoir derrière la brume, un soleil éblouissant.

Sur la “plage abandonnée” de Beach House point de blondes écervelées, l’égo gonflé par la chaleur et la futilité ambiante d’un mois d’août. Non, ici, une étendue déserte, sauvage et belle, avec au milieu une bicoque qui ne paie pas de mine, retapée par la nièce de Michel Legrand et son copain, un américain pure souche. Cette plage en hiver, cette maison sans prétention balayée par les bourrasques glaciales, c’est le petit monde secret et introspectif du duo Beach House. Dépassez les préjugés et les rumeurs colportés par cette froideur et vous y découvrirez un univers proche de la merveille.

Ainsi, depuis son premier album éponyme, Beach House se plait à jouer sur les contrastes. Car ce monde obscure et gelé en apparence, est en fait l’endroit le plus apaisé et accueillant qui soit. Peut-être même le plus chaleureux. Car si les compositions du groupe frôlent parfois le shoegazing, la voix de Victoria sait se faire rauque et chaude comme une Sarah Bettens chez My Bloody Valentine. Sur ce troisième album, le bien nommé “Teen Dream”, le duo observe de sa fenêtre les tourments de l’adolescence et s’enfonce dans les contradictions les plus spectaculaires. L’album est un suave mélange de joie et d’insouciance avec des mélodies palpables, faciles à fredonner (fait remarquable sur cet album, plus que sur aucun autre), en lutte permanente avec des instrumentations vaporeuses, d’une extrême mélancolie. La magnifique ballade “Used to Be” en est l’exemple parfait: sur le chemin de l’école, cette envie à la fois de siffloter et de verser une larme. Aussi complexe que simple, le monde cotonneux de Legrand et Scally oscille entre échos, murmures, et mysticisme. On retrouvera sur “Norway” un côté Charlotte Gainsbourg avec un son froid, quasi-industriel, et sur “Zebra” une ferveur de chorale à la Grizzly Bear, aussi rassurante et surprenante qu’un baiser volé en pleine récré.

Est ce parce qu’il a été enregistré dans une ancienne église, au studio Dreamland, que “Teen Dream” est si spirituel? En tout cas, cet album là laissera incontestablement rêveur.

En écoute

Disponible sur
itunes13


3 Commentaires
  • marx
    Posté à 22:45h, 23 février Répondre

    Décevant…. On est loin de “master of none” ou même “Gila”. J’attendai cet album avec impatience bah là ce soir j’suis deg…. J’vais quand même l’écouter un peu mais bon flop flop..

    • brad
      Posté à 11:50h, 06 mai Répondre

      assez d’accord
      norway vaut le détour, mais le reste flop flop comme tu dis

  • Max
    Posté à 15:44h, 01 avril Répondre

    magique…

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