Apparat – “The Devil’s Walk”

Apparat – “The Devil’s Walk”

app180Album
(Mute)
26/09/2011
Pop electronisante

En auscultant leurs parcours respectifs de plus près, il est évident qu’Apparat et Modeselektor ont plus que jamais leurs destins liés. En 2007 déjà, avec seulement quelques mois d’écart, les deux cadors de la musique électronique allemande sortaient chacun leur album (“Walls” et “Happy Birthday“), avant de donner naissance ensemble à l’imparable et inusable entité Moderat deux ans plus tard. En 2011, et exactement le même jour comme un fait exprès, ils reprennent chacun leur route pour agrémenter leur discographie d’une nouvelle ligne.

Mais le parallèle ne s’arrête pas là pour autant puisque le tournant musical plutôt radical affiché par Apparat sur “The Devil’s Walk” est ni plus ni moins que la conséquence directe de la longue tournée de Moderat, à la suite de laquelle Sascha Ring a décidé de prendre ses distances avec le dancefloor, le réserver à cette collaboration de haut vol, pour mieux assouvir ses velléités pop. Celles qu’on pouvait déjà entrevoir lors de quelques moments de mélancolie offert par “Walls”, et qui se concrétisent pour de bon tout au long de ces dix titres d’une electro pop froide, contemplative, presque féérique à certains moments, volontairement épurée, avançant en marge des rythmiques complexes qui faisaient jadis sa science electronica.

Apparat en a pourtant gardé l’essentiel, c’est à dire la richesse, la profondeur, et une incroyable émotion: trois piliers fondamentaux que seuls des groupes de la trempe de Radiohead ou Sigur Ros ont su ériger avec une telle solidité (“Ash/Black Veil”). Un rapprochement logique pour celui qui est arrivé seul au constat qu’il avait fait le tour de la question électronique, et que l’heure avait sonné pour lui d’explorer les innombrables possibilités offertes par l’instrument dans son processus de composition. Du coup, l’acoustique n’est plus la cerise sur le gâteau, mais le coeur, le noyau du quatrième album d’un producteur electro qui a su ainsi s’offrir une chaleur inédite chez lui.

En résulte des chansons absolument poignantes, chantées par Apparat lui-même (hormis “Goodbye” interprété par Anja Plaschg de Soap & Skin), qui incarneront à jamais ce disque, ce nouveau départ de l’Allemand. Mettez donc le casque, poussez le volume sans crainte, et laissez vous alors emporter par la magie douce délicatement soufflée par “Song Of Los”, ‘Black Water”, “Candil De La Calle”, et “Escape”, incontestablement les quatre moments forts d’un nouvel opus aussi surprenant que réussi. Pour ne pas dire un des plus beaux de l’année.

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