Zarboth – ‘There’s No Devils At All, It’s Just The System’

Zarboth – ‘There’s No Devils At All, It’s Just The System’

Album / Wan Wan / 13.11.2015
Rock indocile

Cela fait maintenant plusieurs années que, au sein de Zarboth, Etienne Gaillochet s’adonne à un rock plus pointu encore que celui qu’il décline plus régulièrement avec We Insist!. Toujours accompagné de Phil Reptil, son compère guitariste et musicien tout aussi chevronné, il tisse ici la base d’un solide troisième album grâce à une science du rythme dont la richesse et l’efficacité ne sont plus à prouver. En effet, c’est en toute circonstance que le batteur occupe ici une place centrale. Qu’il chante ou non, il s’amuse à déséquilibrer les compositions, les rattraper in extremis, les casser pour mieux les recoller, tout en décidant sans cesse de leurs multiples directions.

Car, à l’image de son entame ‘Black Water’, ce ‘There’s No Devils At All, It’s Just The System’ a de quoi donner le tournis. Original, alternant constamment pas en arrière et pas chassés, Zarboth jette sans ménagement ses influences noise, jazz, et post rock dans sa grande marmite de toujours, en ajoutant cette fois une touche hip hop amenée par l’invité du jour : Macdara Smith, poète et trompettiste irlandais venu déclamer ses textes et cuivrer la quasi-intégralité des morceaux, en soutien aux mélodies alambiquées d’un batteur/chanteur multipliant les refrains lumineux (‘Black Water’, ‘Popeye’).

Si la formule expérimento-accessible a le mérite de s’écarter des sentiers battus (‘Lost Song’), elle ramène parfois à une période qui a fait son temps, et qu’on n’était pas encore forcément prêt à revivre : le crossover, cette fusion rap rock qui gicle de ce bouillonnement d’idées ou la faute de goût s’est donc frayée un chemin. Heureusement, elle ne s’exprime toujours que par à-coups (‘Fetch This Kelp’, ‘Come Give Me The Things’), le trio parvenant systématiquement à remettre son rock sur le droit chemin (‘Lost Song’, ‘Downfall’), preuve que la maîtrise de l’instrument est toujours bel et bien au commande pour servir une approche restée originale, incarnée ici par des compositions plus aventureuses que jamais.

‘Black Water’, ‘Lost Song’, ‘Downfall’


1 Commentaire
  • mehdi bonnaud
    Posté à 12:10h, 27 novembre Répondre

    Une des plus belle découverte de l’année, assurément.
    Juste excellent, pour amateurs de nomeansno, post hard-core ou crossover (petite dose).
    c’est bon, bon, bon.

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