Wovenhand – « The Laughing Stalk »

Wovenhand – « The Laughing Stalk »

woven180Album
(Glitterhouse)
07/09/2012
Rock heavy

Si, depuis la fin de 16 Horsepower, on se consolait aisément dans les sons tendus et malsains de Wovenhand, une part de nous-mêmes savait que notre intérêt pour l’autre projet de David Eugène Edwards ne pouvait se limiter au talent de ce dernier. On ne connaissait que trop bien l’impertinence de Pascal Humbert pour la mettre de côté. Et on se doute bien que, ce dernier parti s’occuper du vignoble familial, David Eugène Edwards – dans la routine de sa carrière qui dure à peu près depuis mille ans – se sent bien seul. Est-ce pour cela que « The Laughing Stalk », septième album de Wovenhand au rock lourd comme une enclume, baigne dans une atmosphère des plus noires, au climat lynchéen? Probablement.

Habité par cet esprit qui le rend étranger aux autres, l’ex-16 Horsepower en profite pour mettre à nu ses névroses. Visions sombres et inquiétantes, cordes vocales issues des entrailles, « The Laughing Stalk » est en ce sens un album superbe de maitrise, de justesse et de tension. C’est à la fois la force et la limite de cette œuvre. Car on sent bien que le bonhomme vieillit et qu’il commence petit à petit à se détourner de ses racines originelles pour se tourner vers quelque chose de facilement qualifiable et consommable. Aussi vif et incisif, brûlant et schizophrène (car en permanence mélancolique et lumineux) que 16 Horsepower, l’outre-rock de Wovenhand semble pourtant pris au piège de ses obsessions. Cela ne nuit certes pas à la beauté de « The Laughing Stalk », mais on aurait apprécié qu’il nous transporte davantage vers ses ambiances américaines plutôt que vers un son plus heavy (sur ce plan, on reste perplexe).

On retrouve ici ce goût prononcé de David Eugène Edwards pour les chants dépressifs, pour les histoires baroques et les étranges sonorités qui en découle. On regrette simplement l’absence des basses glaciales et si chères de Pascal Humbert.

itunes7

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