Weezer – ‘Weezer (White Album)’

Weezer – ‘Weezer (White Album)’

Album / Atlantic / 01.04.2016
Power pop

Dieu que Weezer doit parfois détester son ‘Blue Album’, considéré depuis 1994 comme un des disques les plus essentiels de l’histoire du rock. Véritable chef d’oeuvre d’une époque qui voyait alors débarquer la power pop, c’est ni plus ni moins que sa redite que le vieux fan espère chaque fois qu’une nouvelle salve pointe son nez. Et Rivers Cuomo n’a jamais rien fait pour qu’il en soit autrement : avec sous le bras son catalogue de mélodies, ponts et breaks, lui et son groupe s’appliquent éperdument à la déclinaison d’une même formule depuis vingt ans, flanchant lamentablement à la moindre de leurs expérimentations.

Mais le quatuor n’a pas toujours brillé pour autant, la faute à une inspiration régulièrement en vadrouille, et à un enthousiasme se résumant trop souvent à la seule nécéssité de prouver que la bête respirait toujours. Encore en convalescence il y a quelques mois selon les dires d’un frontman dépourvu d’idées, Weezer n’avait rien de rassurant au moment d’annoncer la sortie de son ‘White Album’ – clin d’oeil forcé à un des plus grands chefs d’oeuvres des Beatles – et son retour au concept de couleur qui, chez lui, ne s’est pas toujours montré convaincant. Qui se souvient du ‘Red Album’ comprendra.

Toujours est il que, si cette cuvée 2016 ne fera jamais figure de millésime, Weezer a au moins eu le flair de se cantonner à ce qu’il sait faire (de mieux) : des petits tubes adolescents (le couplet rappé de ‘Thank God For Girls’ passe bien, finalement), directs et sans fioriture (‘California Kids’, ‘Do You Wanna Get High ?’), aux mélodies évidentes sans être indélébiles (‘Girl We Got a Good Thing’), le tout sur un rythme midtempo qu’il prend bien soin de ne surtout pas trop diversifier. Manquerait plus que l’album passe vite…

Indissociable par son approche d’un ‘Everything Will Be Alright In The End‘ qu’il se contente de compléter ici, ‘The White Album’ s’applique surtout à limiter les dégâts (le mollasson ‘L.A. Girlz’, le piano un peu fané de ‘Jacked Up’, ou la conclusion acoustique ‘Endless Summer’ auraient pu laisser craindre le pire), sans réussir non plus à recoller les pots cassés pendant de trop longues années. Pour cela, il aurait fallu que Weezer se décide enfin à revenir armé de tubes générationnels, ce qui n’est plus arrivé depuis qu’il voyait tout en vert, en 2001.

‘California Kids’, ‘Do You Wanna Get High ?’


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1 Commentaire
  • Boris
    Posté à 18:16h, 11 mai Répondre

    Mouais… Ce disque est vraiment pas terrible, mais le vert n’était pas tellement mieux. “Everything Will Be Alright In The End” est par contre pour moi leur meilleur disque depuis les 2 premiers.

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