Vampire Weekend – “Modern Vampires Of The City”

Vampire Weekend – “Modern Vampires Of The City”

Album
(Beggars)
13/05/2013
Indie pop de stade vuvuzélé

Rapidement encensés à la suite de leur premier album, les Vampire Weekend n’auront eu besoin que de trois ans et leur “Contra” – dispensable malgré quelques fulgurances – pour qu’on les oublie. L’avenir se chargera de dire ce qu’il réserve pour ”Modern Vampires Of The City”, ultime tableau de ce triptyque en demi-teinte. Néanmoins, contrairement à son prédécesseur, celui-ci témoigne de la nouvelle direction prise par le quatuor, désormais plus proche de la surproduction que de ses élans subsahariens.

Loin d’être malvenu, ce changement démontre que Vampire Weekend jouit d’un talent certain pour tailler des mélodies imparables, celle qui feront applaudir les foules à contre-temps durant les festivals d’été (”Unbelievers”). À l’aise dans le répertoire FM, les New Yorkais s’amusent ostensiblement avec les genres, usant et abusant de leurs affinités personnelles avec les productions hip-hop et r’n’b actuelles. Cette ligne plus frontale ne les empêche pas de revenir à leurs amours d’antan (”Hannah Hunt” au songwriting classieux, “Everlasting Arms”). Se faisant, ”Modern Vampires Of The City” ramène ”Contra” à un simple album de transition, justifié par le besoin d’affiner un peu plus les véritables velléités du groupe.

Indéniablement, ce troisième disque ne manquera pas sa cible et dispose des tubes à même de les lancer au sommet des charts. On est aussi en mesure de dire que son écoute s’avère passablement ennuyeuse tant Vampire Weekend semble faire de chaque morceau un exercice de style. La sensation s’avère même délicate quand surgissent des réminiscences des plus beaux moments des concerts géants pour l’Ethiopie, avec en tête l’image des boubous blanc comme uniforme réglementaire pour lever les bras en l’air (”Worship You”, ”Young Lion”).

Ceci étant dit, des milliers de paires de bras s’agiteront cet été pour célébrer ce nouvel album et on est très heureux que cette mission philanthropique puisse être menée à bien. Pour autant, ”Modern Vampires Of The City” est certainement un album à la durée de vie aussi courte qu’un papillon de nuit, ceux dont on retrouve les ailes desséchées sur le parquet avant qu’elles ne disparaissent au fond du sac aspirateur.

En écoute intégrale


2 Commentaires
  • josé
    Posté à 19:11h, 04 juin Répondre

    Un article très dur je trouve, tant pour cet album que le précédent qui m’ont pour ma part enchanté (plus que le premier, frais et original mais un peu répétitif). Contra et MVOTC sont très subtils (on peut parler effectivement d’exercice de style), et se savourent sur la longueur (les premières écoutes étant peu engageantes surtout pour ce dernier, très calme et très lent).

  • bonitor
    Posté à 10:13h, 05 juin Répondre

    Je pense aussi que l’album s’apprécie sur la longueur, après plusieurs écoutes.
    Par contre leur concert au Casino de Paris était scandaleusement court : 1h15 !!
    De vrais bureaucrates ! Très peu d’émotions, on fait le taf et on va se coucher…
    Archi décevant.

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