USA Nails – ‘No Pleasure’

USA Nails – ‘No Pleasure’

Album / Smalltown America – Bigoût / 06.11.2015
Punk noise

L’an passé, USA Nails sortait ‘Sonic Moist’, un premier album dévoilant une approche punk noise certes peu originale, mais rarement concrétisée avec autant d’urgence, de maîtrise et de spontanéité : trois critères de réussite qui font mouche dès lors qu’ils sont livrés ensemble. Balancés pied au plancher, ses dix titres témoignaient de l’endurance des londoniens quand il s’agissait de vous saisir à la gorge, vous postillonner à la figure, et vous asséner sadiquement quelques furtifs coups de cutter à la douleur addictive.

Un an plus tard, rien n’a changé. Sauf que le groupe serre plus fort, crache, et préfère désormais la machette au cutter. Plus concrètement, USA Nails a soulevé de la fonte en termes de production, mais a aussi particulièrement soigné l’intensité de son répertoire, constante bien que ses compositions soulignent une diversité plus nette que par le passé. En effet, quand ‘Oh Caroline’ était la seule véritable bouffée d’oxygène de ‘Sonic Moist’, ‘No Pleasure’ se montre moins prévisible en multipliant les feintes, rythmiques notamment, sans pourtant jamais faire baisser l’aiguille du Vumètre.

Parce que USA Nails a apparemment bien compris que puissance et rythme sont totalement dissociables (‘You’re a Stain’, ‘Automated Cyst’), et récite parfaitement sa leçon tout au long de ces onze nouveaux uppercuts enregistrés en seulement deux jours. A commencer par ‘I Am Normal’, entame parfaite pour convaincre les fans de Metz que le rock punitif et dissonant ne bouillonne pas seulement de l’autre côté de l’Atlantique, et tous les fans de la première heure que ce groupe ne se résume plus au statut de side projects de membres de Oceansize, Kong, Silent Front et Future Of The Left.

Quatre noms qui, à eux-seuls, se portent naturellement garants de la suite de l’album, que l’on parle de sa sauvagerie hardcore (‘Laugh It Up’, ‘Make Me Art’), de son noise rock carnassier (‘Palm Them Off With Me’), de ses dissonances à consumation lente (‘They’d Name An Age’), ou de ses riffs redoutables (‘I Am In a Van’). Mais de cette cacophonie maîtrisée laissant peut être entrevoir un avenir moins placé sous les auspices du punk, ne ressort qu’une seule chose : le sentiment, ici, de toujours se faire du bien par le mal.

‘I Am Normal’, ‘Palm Them Off With Me’, ‘They’d Name An Age’


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