Thundercat – “The Golden Age Of Apocalypse”

Thundercat – “The Golden Age Of Apocalypse”

thunder180Album
(Brainfeeder)
29/08/2011
Electro jazz futuriste

Les chats, c’est pas tous des branleurs. La preuve avec Thundercat qui signe probablement là le meilleur disque labellisé Brainfeeder depuis “Cosmogramma” de Flying Lotus. “The Golden Age Of Apocalypse” se rapproche même de ce dernier par sa diversité, son hédonisme flagrant, ce sentiment d’espoir qui s’en dégage… Car Brainfeeder, c’est bien mais c’est souvent complexe. Qu’il s’agisse de Teebs ou Samiyam, on est souvent confronté à des disques sujets à débat, qui se discutent et se décomposent jusqu’à en faire la psychanalyse pour finalement en conclure qu’il s’agit de bon son. Ou non.

Thundercat vient donc juvaminer le label avec une oeuvre positive, à la fois complexe et accessible, qui laisse la porte grande ouverte au jazz, fil conducteur de ce premier album. Bâti en plusieurs années au fil des rencontres, “The Golden Age of Apocalypse” sonne paradoxalement homogène, et semble avoir été composé en une seule journée d’humeur au beau fixe. Jusqu’à maintenant, Stephen Bruner vivait une carrière dans l’ombre, en tant que bassiste de Suicidal Tendencies (depuis ses dix-sept ans), et épisodiquement de Stanley Clarke ou Snoop Dogg. Car on ne rigole pas dans la famille Bruner: le paternel Ronald Sr n’est ni plus ni moins que le batteur des Temptations, et le frangin Ronald Jr – qui a officié aux côtés de Marcus Miller ou Roy Hargrove – joue ici aux côtés de notre Stephen dans une remarquable symbiose.

Le vent tourne, et Thundercat est ici au centre d’une ribambelle d’intervenants, ventilant des morceaux ludiques comme “Daylight” qui épie Squarepusher à la longue vue, ou “Fleer Ultra”, rencontre fortuite entre Jimmy Edgar et Hudson Mohawke avec une dose maîtrisée de solos et de freestyle immergés dans un bain de modernité. Le vétéran et génie des claviers George Duke (Miles Davis, Michaël Jackson, Franck Zappa… qui dit mieux?) participe à la balade magique “For Love I Come” qui se termine sur un ring dans une ultime minute jouissive de confrontation basse/batterie. Clin d’oeil à “MmmHmm” de FlyLo (featuring Thundercat, mais ça, personne ne l’avait remarqué), le R’n B sexy et futuriste de “Is It Love” propose aussi de jolis moments piano-bar donnant envie d’un Jack Daniel’s on the rocks en refaisant le monde avec le sourire. Même si “Jamboree” sent l’improvisation à cent mètres, ça reste du n’importe quoi bien rangé qui combat à armes égales avec le groove cristallin et la rythmique alambiquée de “Boat Cruise”, ou la house vocale organique de “Walkin'”. Une parenthèse dorée dans la carrière d’un musicien méritant désormais qu’on se rattrape en lui portant toute notre attention…

En écoute


Disponible sur
itunes18


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