Thee Silver Mt Zion Memorial Orchestra – ‘Fuck Off Get Free We Pour Light On Everything’

Thee Silver Mt Zion Memorial Orchestra – ‘Fuck Off Get Free We Pour Light On Everything’

Album / Constellation / 20.01.2014
Rock urgent

La cavalcade sonnée par GY!BE l’an passé n’était pas qu’un feu de paille. Son guitariste, Efrim Menuck, scelle le retour de son orchestre avec ‘Fuck Off Get Free We Pour Light On Everything’, septième album annoncé il y a quelques semaines.

Si nul n’ignore l’intensité des engagements de ces formations, ce nouveau Thee Silver Mt. Zion ne nous plonge pas dans une gravité pesante. Loin du simple brûlot manichéen, ‘Fuck Off…’ se nourrit aussi de notes d’espoir et de lumière. Cet enthousiasme se définit surtout par une emprise rock plus claire. La première moitié de l’album est construite autour de progressions fulgurantes et directes, sans les saccades et autres drones habituellement entendus chez Godspeed You! Black Emperor. Le groupe ressemble plus que jamais à la définition initiée par son fondateur: du punk-rock conscient et esthétique. Dans ses propos, ‘Fuck Off…’ n’est pas loin de la mise en abyme inédite pour le combo. Tout au long de sa déclinaison, il y est question du statut du musicien dans un environnement économique fébrile. Les Canadiens répondent sans détour à l’interrogation. Ils chevauchent ainsi leur instrument à l’unisson et donnent de la voix comme jamais.

La seconde partie de l’album vient apporter son lot de nuances. Porté par les voix des deux violonistes, Sophie Trudeau et Jessica Moss, le bref ‘Little One Runs’ trouble, bien aidé par son piano anxiogène. On retrouve par la suite ‘What We Loved Was Not Enough’, déjà sorti sur l’EP ‘The West Will Rise Again’. Pièce plus proche de la personnalité de Thee Silver, progression épique et émouvante, elle est appelée à rester parmi les classiques des québécois, laissant de nouveau aux filles le soin d’achever l’épitaphe par leur douce voix, après maintes fulgurances dissonantes. Enfin, toujours en écho à la thématique de la condition du musicien, le groupe sample brièvement une interview du regretté Capital STEEZ (cofondateur de Progressive Era avec Joey Bada$$) pour conclure en quelques poignantes minutes un des points culminants de leur discographie.

Désormais resserré autour de cinq musiciens, Thee Silver Mt. Zion épure et cristallise son essence autour de sa puissance de feu et ses affections. Il n’empêche qu’aujourd’hui, rien ne semble aussi bien leur rendre justice que l’urgence et l’éphémère. C’est pourquoi si le disque fera sans aucun doute date, on préférera toujours attendre l’une de leurs quelques dates hexagonales à venir pour s’immerger complètement dans ce nouvel album.

‘Fuck Off Get Free’, ‘Austerity Blues’, ‘What We Loved Was Not Enough’


1 Commentaire
  • patient boy
    Posté à 14:11h, 23 février Répondre

    “…attendre l’une de leurs quelques dates hexagonales à venir pour s’immerger complètement dans ce nouvel album.” : C’est chose faite vendredi à St-Malo. Les 5 silver(s) au rdv ont donné ce qu’ils ont de mieux encore une fois : profondeur et puissance au service de leur blues envoûtant, entre autres…
    (à voir sur arteliveweb).

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