The Slackers – « Self Medication »

The Slackers – « Self Medication »

Self Medication[Album]
29/04/2008
(Indication/Import)

Après tant d’années passées à se déhancher sur la musique des Slackers, on a peut-être enfin trouvé en « rock n’roll jamaïcain » un terme plus adéquat que rocksteady pour qualifier son répertoire. Et si la frontière est finalement infime entre les deux, tout est une question de mots; et les premiers sont infiniment plus adéquats que le second tant la troupe californienne a toujours plus volontiers côtoyé la scène punk (Rancid notamment) que ses acolytes du contre-temps. Elle ne se prive pourtant pas de citer The Skatalites ou The Upsetters parmi ses principales influences, tout en précisant qu’elle les aura toujours digérés à l’américaine, ce qui explique en partie pourquoi sa musique dérive régulièrement vers le blues, la soul sixties et le rock, pour s’offrir cette personnalité atypique et immédiatement reconnaissable. Aujourd’hui, The Slackers sont quasiment devenus à eux seuls une principauté jamaïcaine mobile sur le sol américain. « Self Medication » leur nouvel album marquant la fin de l’ère Hellcat, leur label de toujours, ne fait que le souligner une fois de plus, tant il illustre lui aussi à merveille ce talent de composition, cette facilité qu’a le groupe à pondre des tubes à la sauce jamaïcaine, sans tomber dans le vulgaire hommage aux aînés et s’ajouter ainsi à une scène ska aussi fournie qu’insignifiante. Sans qu’on sache vraiment comment, les Californiens parviennent sans cesse à tenter de nouvelles choses, s’offrir un nouveau souffle qui nous fait apprécier chacun de leurs albums sans qu’on ait l’impression d’entendre éternellement la même chose. De cela, Vic Ruggiero, tête pensante du groupe, en est certainement le principal responsable, surdoué qu’il est quand il s’agit de faire groover la musique et de la chanter à la perfection, au point d’aligner les hymnes à l’efficacité pop (« Don’t You Want a Man », « Sing Your Song », les bombes reggae « Estranged » et « Eviction »). Pourtant, certains titres purement ska/rocksteady se rapprochent nettement de certains autres appartenant désormais au passé (l’ouverture « Every Day Is Sunday », « Don’t Forget The Streets », « Leave Me », « Happy Song »), vite contrebalancés par quelques originalités dont seuls The Slackers ont le secret: l’émouvante ballade « Stars », ou l’excellent honky tonk « Don’t Have To ». Juste de quoi faire de ce « Self Medication » un album aussi indispensable que les autres, ceux qu’on ressort régulièrement en se demandant systématiquement pourquoi on ne les écoute pas plus souvent

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