The Shins – ‘Heartworms’

The Shins – ‘Heartworms’

Album / Columbia / 10.03.2017
Indie pop

Les mauvaises langues ont beau jeu d’évacuer The Shins au rayon des sucreries inoffensives de l’indie-pop américaine, juste à côté de ses camarades Death Cab For Cutie ou The New Pornographers, eux aussi révélés au début du siècle en cours. Mais les chansons de James Mercer ont toujours eu un goût plus acide que les films de Zach Braff (‘Garden State’ et ‘Wish I Was Here’) qui les ont portées aux oreilles du grand public. Subtile mais néanmoins porteuse de sens, l’écriture pop ciselée du discret quadra a en vérité remué plus d’une âme en peine. On écoute d’ailleurs toujours avec émotion l’un de ses premiers titres, ‘Caring Is Creepy’ et son récit fiévreux et plein d’images fortes d’une relation en miettes.

‘Heartworms’ est le cinquième album de The Shins. Très certainement le plus personnel de Mercer. S’il s’avançait déjà seul sur le précédent ‘Port Of Morrow‘, la présence de nombreux invités offrait encore un simulacre de groupe, ce qui n’est – vous l’aurez compris – plus le cas ici. N’attendez quand même pas une série de titres dépouillés : la production béton, les mélodies instinctives et les gimmicks sautillants restent encore la marque de Mercer. Si évolution il y a, elle est à chercher dans les marges, près des bidouillages électroniques, comme sur ‘Cherry Hearts’ ou ‘Dead Alive’ qui apporte une teinte discrètement humanoïde à cet album. Tour à tour autobiographique (‘Mildenhall’ et son évocation d’un père dans la Royal Air Force), cathartique (‘The Fear’ sur l’anxiété maladive) ou universel (‘So Now What’), ‘Heartworms’ porte inflexiblement en lui le classicisme pop de The Shins. Une nouvelle qui continuera d’indisposer les pisse-froids mais qui ravira les fans prêts à s’y projeter avec toujours autant d’engouement.

A VOIR
ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE

‘Rubber Ballz’, ‘Dead Alive’, ‘So Now What’, ‘The Fear’


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