The Mars Volta – « Noctourniquet »

The Mars Volta – « Noctourniquet »

mars180Album
(Warner)
26/03/2012
Foutoir prog rock

« Octahedron » a beau avoir sensiblement rectifié le tir il y a trois ans, on continue d’aborder chaque nouvel album de The Mars Volta comme une épreuve, presque un mauvais moment à passer quand il faut y aller d’une chronique. « Noctourniquet » ne fera donc pas exception à la règle, renforce même cette impression, rien que par son titre promettant, avant même qu’on l’écoute, de donner une nouvelle fois le tournis.

Pour la faire courte, on passera volontairement sur le concept historico-mystico-fictif plutôt capilo-tracté de ce sixième disque pour ne s’arrêter que sur sa musique, seul élément que le mélomane lambda pourra percevoir ici comme il l’entend. Ça tombe bien puisque, dans la veine de son prédécesseur déjà clairement plus canalisé que les précédents, « Noctourniquet » restera malgré tout parmi les albums les plus écoutables de Mars Volta (« Empty Vessels Make The Loudest Sound », « Vedamalady »). Comme si Omar Rodriguez (auteur de 19 albums solo en quatre ans…) avait pour de bon vidé ses tiroirs bourrés d’idées décousues, comme si le besoin de revenir à une répertoire plus concret se faisait déjà sentir avant d’officialiser le retour d’At The Drive In sur les planches.

Entendons nous bien cependant: les nostalgiques des années 2000 ne trouveront aucun pont entre cette nouvelle salve et la bête récemment réveillée. Mars Volta reste Mars Volta, le groupe ne cède toujours pas à l’évidence, cultive toujours ce refus des mélodies qui se sifflent, des instrumentations classiques, et des riffs taillés pour Guitar Hero. Ainsi, quand on décèle une ambiance et une approche familière dans la composition, c’est tout le groupe qui la noie dans une production n’ayant jamais autant privilégié batterie et synthétiseurs (« Dyslexicon »). Aussi, quand elle est plus épurée et aérée, Bixler la floute trop souvent systématiquement de sa voix, au point de faire sérieusement tanguer le navire et transmettre un incroyable mal de mer (« Aegis », « The Whip Hand »).

Dès lors, alors qu’une maigre partie de l’album s’est seulement révélée, le constat est sans appel: en privilégiant ainsi chaque fois coute que coute une approche trop cérébrale et élitiste, en gâchant systématiquement le plaisir, Mars Volta perd malheureusement autant en naturel qu’en auditeurs. Trop, c’est trop: à trop vouloir en faire, les deux maitres à penser de la bande parviennent une nouvelle fois à un résultat vaseux que l’on contourne, ou dans lequel on commence à s’enfoncer dès l’entame… jusqu’à la noyade. Bouée et bottes obligatoires. Mots croisés également, parce qu’on s’emmerde sec.

itunes37


2 Commentaires
  • 3v3rtru3
    Posté à 21:33h, 31 mars Répondre

    « un résultat vaseux » ?

    Mon pauvre mais fout donc ta subjectivité de côté pour pondre ton article et puis surtout achète toi des oreilles ! T’as écouté deux fois l’album et t’étais dégouté de ne pas avoir un Bedlam ou un De Loused dans les pattes !?!
    Mais c’est que t’as toujours rien compris alors !
    Je ne sais pas si t’as fais gaffe au label apposé sur chaque galettes sortant de chez Omar mais y’a pas écrit Virgin ou Universal !
    Ici les idées foisonnent et ça crée à tour de bras ! Exit l’avis des « critiques » et du public !
    Omar le dit lui-même : « on va sûrement en décevoir » et il le sait !
    Mais sa galette il la sort quand même parce qu’il est sûr de son coup, comme d’hab ! Et mis à part un Scabdate fébrile il ne s’est jamais planté !
    On a ici une autre facette du groupe… une facette en général exploitée dans les prods persos d’Omar mais jamais dans celles de Mars Volta !
    Et on peut dire que ça fait aussi du bien de savoir que c’est possible !

    Il est vrai que les tendances latines et les envolées musicales sont plutôt absentes (pas de mesures impaires et beaucoup moins progressif que d’habitude) mais la subtilité de l’album est qu’il est faussement simpliste musicalement parlant ! Tout se trouve dans les climax : les ambiances très planantes (noisy à la Sonic Youth parfois) et les grooves proposés sont toujours à la hauteur du groupe (quand t’as Deantoni Parks à la caisse ça paraît cool comme ça mais quand la bête s’emporte…).
    L’album peut-être déconcertant au premier abord mais à partir de quelques écoutes on renoue systématiquement avec les prods de M. Rodriguez-Lopez !
    Noctourniquet possède un côté naïvement basique et grave dont les ambiances vous tranportent comme à l’accoutumée et les musiciens n’ont rien perdus de leur superbe !

    Ce n’est peut-être pas leur meilleur album mais… il est dans les meilleurs !
    Faites-vous votre propre idée : il y a trop à dire pour que ça ne tienne que sur un post ! 😉

    En tout cas ça me donne déja envie de voir ce qui se passera en live et sur le prochain album…

  • Ouroborous
    Posté à 22:16h, 09 avril Répondre

    Juste pour dire merde a la chronique. Elle a évidemment été pondue par quelqu’un qui n’aime tout simplement pas le groupe. Qui appelle à la nostalgie du groupe punky sans intérêt de l’ère pré Mars volta. Pourquoi le site fait-il écrire sa chronique par quelqu’un (je vise la personne parce qu’elle abuse elle même de sa subjectivité) qui ne comprend pas le groupe. Parce que oui, cette musique n’est pas compréhensible de tous. Et oui, de la part de quelqu’un qui comprend Mars Volta : ça déchire, ça déchire le reste et ça fait explose At the Drive In en vol en intensité. Et Noctourniquet c’est frais, fin et explosif. Je conseille d’ailleurs la version live de « trinkets pale of moon » qui est compmètement folle.

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