The Life And Times – “Tragic Boogie”

The Life And Times – “Tragic Boogie”

life180Album
(Arena Rock)
14/04/2009

Il en faut peu pour que le mariage de la puissance et de la mélodie laisse place à une conclusion hâtive: celle d’avoir affaire à une pop qui ne se réinvente plus, à de l’émo boutonneux, voire à un punk monté sur roulettes. Il y a pourtant quelques groupes qui parviennent encore à revendiquer tout cela à la fois, tout en ciblant un public définitivement adulte, à l’oreille assez baroudeuse pour reconnaître le consistant travail de composition et d’arrangements. Vous nous voyez venir: en conciliant si bien lourdeur et beauté, The Life And Times en sont indéniablement. Pour preuve «Tragic Boogie», deuxième album de ces musiciens de Kansas City, qui fait suite à «Suburban Hymns» sorti il y a quatre ans chez le regretté Desoto. Pas étonnant d’ailleurs que ce dernier y ait trouvé son compte de son vivant. Car si The Flaming Lips, Doves, Interpol ou My Bloody Valentine sont parmi les influences les plus fréquemment citées, il plane également au-dessus de ces douze titres le fantôme de son catalogue et de formations de la trempe de Shiner ou Jawbox («Old Souls», «Tragic Boogie»). Non pas dans l’aspect parfois grandiose qu’empreintent certains titres («Que Sera Sera», «Pain Don’t Hurt»), mais plutôt dans la grande attention portée aux détails – facilitée par des conditions d’enregistrement optimales au sein de son propre studio – qui ne laisse aucune occasion au trio de rejoindre la sphère du banal. En cela, l’énorme travail effectué sur «Let It Out», «Confetti», «The Politic Of Driving», à coup sûr trois des morceaux les plus évidents de ce disque, lui servira d’éternelle garantie. Pour le reste, les écoutes successives se chargeront volontiers de dénouer les multiples couches qui recouvrent cette pépite d’une autre pop, non loin du post rock et d’une voie qu’Elliott (Revelation Records) avait déjà commencé à arpenter en son temps. Mais rien ici qui ne soit trop cérébral: comme une cerise sur le gâteau, la musique de The Life And Times reste délicieusement humble…


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