The Dismemberment Plan – ‘Uncanney Valley’

The Dismemberment Plan – ‘Uncanney Valley’

Album / Partisan / 11.10.2013
Indie rock

Brassée dans un cycle infernal de reformations, celle de The Dismemberment Plan a beaucoup plus ému de l’autre côté de l’Atlantique que chez nous ou il n’a jamais réussi à glaner l’estime qu’il méritait au delà du cercle fermé des fins connaisseurs du rock indé US du début des années 2000. Officiellement disparu depuis 2003, le groupe n’avait repris les instruments qu’en 2007 à l’occasion de quelques concerts de soutien au fils malade de J.Robbins, frontman de Jawbox et Burning Airlines également producteur émérite. La suite est des plus classiques: le courant passe, le plaisir revient, on compose de nouveaux morceaux, on pense à relancer la machine, et avec elle à la pression d’opérer un retour marquant, pas seulement de faire comme si les années passées n’avaient finalement jamais existé. Parce que c’est une évidence: aucun des fans optera pour un tel état d’esprit au moment de se lancer dans ‘Uncanney Valley’.

Et c’est bien là que le bât blesse. Certes, The Dismemberment Plan a beau ne pas avoir perdu grand chose de son approche plutôt complexe de l’indie pop, il a manifestement laissé pas mal d’inspiration en cours de route, ainsi que cette force rythmique comme ce groove – aujourd’hui incroyablement mis en retrait – qui faisaient jusque là la sève de sa discographie. Du coup, et même si quelques exceptions viennent nous contredire (‘Invisible’, ‘White Collar White Trash’, ‘Living In Song’), ne restent de la belle époque que le phrasé atypique de Travis Morrisson et l’instrumentation particulièrement dense des compositions, désormais généralement condamnées à être, au mieux faciles en raison d’influences et de choix mélodiques inhabituels chez le groupe (‘Waiting’), au pire sans grand intérêt quand sa technique piétine grossièrement son âme (‘Lookin”, ‘Mexico City Christmas’). Si on n’attendait pas grand chose d’elle, cette reformation file finalement plus un coup de vieux qu’elle ne rajeunit. On s’en serait donc passé.

‘Invisible’, ‘White Collar White Trash’, ‘Living In a Song’


1 Commentaire
  • M0zArT
    Posté à 17:11h, 20 octobre Répondre

    Étrange coïncidence que Midnight Juggernauts et The Dismemberment Plan choisissent de sortir un album avec le même nom, la même année, à peine à quelques mois d’écart….

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