The Decemberists – ‘What a Terrible World, What a Beautiful World’

The Decemberists – ‘What a Terrible World, What a Beautiful World’

Album / Rough Trade / 20.01.2015
Folk Rock

‘What a terrible world, what a beautiful world’: voilà qui résume parfaitement le septième album du groupe américain The Decemberists. Tantôt excellent, tantôt ennuyant, il ressort de cette succession de quatorze titres que Colin Meloy et sa bande sont capables du meilleur comme du pire, laissant leur auditeur désemparé devant tant d’inégalité.

Le principal souci à l’écoute de cet album tient sans doute dans l’impression de longueur qui s’en dégage. La faute notamment à un enchaînement de titres plutôt anodins au cœur du disque, morceaux dont on attend, en vain, qu’ils daignent décoller, sortir du lot, nous surprendre, tel ce ‘Lake Song’ qui s’étale sur près de six minutes sans jamais parvenir à nous emmener avec lui, et nous voilà abandonné sur le bord de la route à trouver le temps long… Rebelote dans la foulée avec ‘Till The Water’s All Long Gone’ et ‘The Wrong Year’ qui nous laissent totalement sur notre faim. Et si ‘Cavalry Captain’ est une chanson sympathique, on a malheureusement trop l’impression d’avoir glissé un disque de REM dans la platine pour l’apprécier pleinement.

Fort heureusement, ‘What A Terrible World, What A Beautiful World’ nous réserve également quelques beaux moments, à commencer par ‘The Singer Addresses His Audience’ qui ouvre l’album. D’abord morceau folk de facture classique, la chanson monte en puissance pour s’achever dans un concert de violons arrangés à la Beck et les assauts furieux d’une guitare électrique. ‘Make You Better’ présente pour sa part toutes les qualités d’un hit en puissance, et si l’influence de REM est encore une fois bien présente, elle est mieux assimilée, digérée, et moins outrageusement évidente que sur ‘Cavalry Captain’. Animée de l’énergie qui fait défaut à nombre de chansons sur l’album, elle confirme ce que nous savions déjà: The Decemberists sont capables de trousser de bien belles mélodies.

A l’opposé du faste et de l’ennui de ‘Lake Song’, ‘Carolina Low’ est l’un des sommets du disque: gospel blues traditionnel façon John The Revelator, dépouillé, direct, sur lequel la voix de Meloy dévoile toute une palette d’émotions, simplement appuyée par des choeurs délicats. Un must. Enfin, l’album se clôt comme il s’était ouvert, de la plus belle des manières, avec ‘A Beginning Song’, chanson puissante au refrain entraînant, bâtie sur un mur du son fait de cordes et de guitares. Quand arrive la fin du morceau, on se dit qu’il a fallu bien des détours inutiles à The Decemberists pour en arriver là et que le voyage, malgré des instantanés parfois éclatants, s’est avéré long, très long.

‘The Singer Adresses His Audience’, ‘Make You Better’, ‘Carolina Low’, ‘A Beginning Song’


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