Tame One – “Da Ol’Jersey Bastard”

Tame One – “Da Ol’Jersey Bastard”

Da Ol'Jersey Bastard[Album]
01/07/2008
(Amalgam Digital/Import)

Depuis sa séparation, le duo d’Artifacts (El Da Sensei & Tame One) a connu des fortunes diverses. Si le premier a connu un véritable succès d’estime, le second se sera quelque peu fourvoyé, notamment lors de collaborations hasardeuses au sein d’Eastern Conference ou son calamiteux album solo “O G Bobby Johnson”. Membre, depuis, du collectif Weathermen aux côtés de Cage, Aesop Rock, ou encore El-P, il semble enfin prêt à rebondir, afin de reprendre les rênes d’une carrière commencée en trombe

Les “crate diggers” salueront au passage l’énorme boulot réalisé sur cet opus par Parallel Thought qui a puisé dans un répertoire soul/funk/r&b la quintessence de son oeuvre, afin de mettre Tame One dans les meilleures dispositions. Des riffs de guitare diaboliques sur “J Dilla Summer Camp” ou “Catch Me” (feat Del Tha Funky Homosapiens), des violons enivrants pour “Supanatural” et “The Night Cap”: un vrai travail d’orfèvre. Il amène même une ambiance cinématographique très blaxploitation sur “Haha Da Rah Rah” (feat Sean Price) ainsi que sur “For You”

Il se permet aussi une composition plus qu’originale avec “Move” (feat Mr Turner) ou, après une version articulée autour d’un sample d’une section cuivre, il lance un dialogue entre un conducteur alcoolisé et deux agents de police en train de l’interpeller, sorte d’interlude plus comique qu’autre chose, donc pas vraiment nécessaire. Mais cela ne gâche en rien la prestation du Mc de Newark, plus performant que jamais derrière le micro, trempant sa plume dans les racines d’un rap poisseux, sentant bon les bas fonds des grandes villes industrielles du New-Jersey. Lui qui fut au sein d’Artifacts la partie extravertie et bondissante des spécialistes du boom bap flamboyant, semble s’être assagi, pour le plus grand bonheur des aficionados d’un rap plus posé, plus réfléchi

Il semble difficile de séparer le travail des deux protagonistes de ce “Da Ol’Jersey Bastard” (en hommage à ODB vous l’aviez deviné) tant leur complémentarité semble parfaite. Mention spéciale tout de même à la production musicale tout simplement parfaite, ultra chaleureuse, toute en rondeurs, grâce à laquelle Tame One effectue un retour remarquable sur le devant de la scène. Une véritable résurrection

Écoutez un extrait ici.

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