Talib Kweli – “The Beautiful Struggle”

Talib Kweli – “The Beautiful Struggle”

The Beautiful Struggle[Album]
28/09/2004
(Geffen/Universal)

Que ceux qui ont eu La révélation en découvrant “BlackStar”, qui ont écouté en boucle “Reflection Eternal”, qui ont trouvé un certain charme à “Quality”, son premier album solo, soient avertis: “Beautiful Struggle”, le second opus du MC de Brooklyn, Talib Kweli, peut laisser dubitatif

Comme il n’a jamais été dans nos habitudes de pratiquer la “critique assassine”, séparons le fond de la forme et soyons modérés. Pour ceux qui ne connaissent pas encore “L’étudiant de la vérité” (la signification de Talib Kweli en arabe) sachez que sa force vient de la justesse de ses propos, de la sincérité de ses thèmes, du refus constant de tomber dans la facilité de la “gangsta attitude”. Talib Kweli pense et pousse à la réflexion. Très attentif aux questions sociales, défenseur invétéré des thèses du pasteur Martin Luther King, il ne manque pas à son devoir dans ce nouvel album. Pour exemple, la condition de la femme noire, qui est plus souvent reléguée au bord de la piscine en bikini dans cette culture, est ici envisagée sous l’angle des difficultés qu’elles peuvent connaître à s’imposer dans nos sociétés modernes (“Black Girl Pain”). Mais même cette caractéristique est, dans cet album, atténuée. Chacune de ses apparitions étaient auparavant un moyen d’envisager des problèmes selon un point de vue éclairé, ici c’est relativement limité

Selon ses propres dires, il aurait cherché à privilégier l’aspect musical pour sa seconde sortie en solo. Et là, c’est une affaire de goût. Pour tenter de rester le plus objectif possible (ambition insensée puisqu’il s’agit d’une affaire de goût) disons que les amateurs de Kayne West, et des productions à “gros budget – petite personnalité” en auront pour leur argent. Ne cessant d’entrecouper ses sons par des refrains à l’eau de rose chantés par des “black divas” plus ou moins talentueuses, Talib Kweli présente un album plus qu’inégal, avec notamment des reprises de Sting ou de Beatles qui pourront vous laisser songeur ou désespéré, selon votre force de caractère. Certains titres valent quand même la peine d’être écoutés, comme, par exemple, le “Back Up Off Me” produit par Hi-Tek, ou “Ghetto Show” en featuring avec Common et Anthony Hamilton

En conclusion, faisons preuve d’un jugement nuancé. En soit, cet album n’est pas mauvais, mais de la part d’un artiste qui nous avait tant habitué a la qualité, il risque de décevoir.

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