Swervedriver – ‘Future Ruins’

Swervedriver – ‘Future Ruins’

Album / Rock Action / 25.01.2019
Shoegaze


Swervedriver fait un peu partie de ces faux oubliés du rock des années 90. En ayant voulu déployer un son Shoegaze alors un poil plus péchu que celui des standards britanniques de l’époque, leurs premières créations – Raise en 1991 puis Mezcal Head en 1993 – n’obtiennent malheureusement pas le même retentissement que celles des autres poids lourds du genre avec qui ils se partagent la scène : My Bloody Valentine, Slowdive, Ride pour ne citer que ceux-là. Néanmoins, cela n’empêchera pas la bande d’Adam Franklin de persévérer, pour finalement signer avec eux sur le label Creation quelques années plus tard, s’imposant alors comme l’un des représentants majeurs de la scène alt-rock/shoegaze.

S’en suit une période de succès certaine, d’abord plus prononcée de l’autre côté de l’Atlantique où ils entament une tournée aux côtés d’autres géants comme les Smashing Pumpkins ou encore Soundgarden, plus proches des sonorités post-grunge initiales de la formation. Le groupe se séparera finalement en 1998 et il faudra patienter une bonne dizaine d’années pour le voir se reformer, à l’occasion de la sortie de I Wasn’t Born To Loose You en 2015.

Future Ruins est donc le sixième album studio de Swervedriver. Du point de vue son architecture globale, cette dernière production se veut assez solide. Certains titres comme l’entame Mary Winter font résonner avec bonheur le style caractéristique des débuts du groupe, tandis que d’autres comme l’éponyme Future Ruins associent des éléments plus classiques du shoegaze, tant au niveau des guitares que des voix. Dans son ensemble, la progression au sein du disque se fait suffisamment habilement pour que le tout s’enchaine de manière assez plaisante, même si l’on pourra cependant regretter qu’aucun titre ne vienne réellement repousser les limites du registre. Drone Lover et Spiked Flower en sont sans doute le meilleur exemple, et pourront peut être cliver les auditeurs entre inconditionnels des rythmes tempérés plutôt prévisibles d’un côté, et néophytes en proie à de la surprise et du renouveau de l’autre. Cependant, l’atmosphère générale – comme bercée par un halo complexe d’éléments tantôt sombres et brouillons, tantôt colorés et mélodiques – donne l’impression de traverser la fin du monde tout en gardant l’espoir d’une lumière au bout du tunnel, aussi mince soit-elle.

Ainsi, cet album constitue un très bon moyen de découvrir Swervedriver, et devrait à coup sûr ravir tous les inconditionnels de la première heure de par sa qualité d’écriture et d’exécution. Cependant, les curieux pourront peut être se retrouver déçus par un disque sans prétention aucune, et qui aurait probablement trouvé un accueil similaire s’il était sorti une dizaine d’années auparavant.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Mary Winter, the Lonely Crowd Fades In The Air, Future Ruins


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