Stephanie McKay – « Tell It Like It Is »

Stephanie McKay – « Tell It Like It Is »

Tell It Like It Is[Album]
13/10/2008
(MOI Records/Discograph)

Cinq ans après nous avoir fait chavirer avec son premier album solo, Stephanie McKay n’a rien perdu de ce talent indéniable que beaucoup avaient alors su reconnaître. Enchaînant les collaborations depuis, elle n’eut que peu de temps à consacrer à la préparation d’un second opus. Mais, après deux années de gestation, « Tell It Like It Is », nourri d’une inspiration divine, sonne comme l’aboutissement d’une quête personnelle

Comme elle l’explique elle-même sur le premier titre éponyme, deux moments ont marqué sa vie: la grossesse de sa nièce à l’âge de seize ans, et l’assassinat dont elle fut témoin. Et en évitant de tomber dans le pathos, comme en ajoutant du relief à ses émotions, elle nous permet d’appréhender une autre partie de sa personnalité. Mais, loin de s’attarder sur des évènements douloureux du passé, elle nous oriente plutôt vers un voyage musical des plus colorés, où se mêlent de nombreuses influences. Quand elle inclue aussi facilement un beat hip hop qu’une rythmique r’n’b, elle possède cette ouverture d’esprit qui marque le choix de ses collaborateurs. Parmi eux, Robert « Chicken » Burke apporte d’ailleurs sa patte résolument funky pour quelques titres, dont l’incroyable « Kinky » au groove imparable. Car si le hip hop tient toujours une place importante dans son univers musical, et « Jackson Avenue » ou « Little More Time » nous le rappellent de façon majestueuse, elle semble avoir intégré une ambiance encore plus soulful qu’un « Money » ou un « Where Did Our love G » illustrent avec émotion

McKay joue aussi de son timbre de voix qui sait s’adapter à merveille aux différents styles qu’elle expérimente sans cesse. Sur « Say What You Feel », co-écrit avec Dj Katalyst, elle se rapproche d’une Lynn Collins époque JB’S, alors qu’elle nous renverra dans une nostalgie plus « 60’s » avec « This Letter ». Et, dépassant encore un peu plus loin le carcan des conventions, elle s’aventure dans un « Fiya », bombe pour dancefloor, entre éléctro, funk et hip hop, digne d’une ambiance à la Plantlife. Clôturant avec une reprise du titre « Oxygen » de Willy Mason, mais dans un style plus gospel/blues, elle finit d’apporter une générosité et une sensibilité touchante que les amateurs du genre auront perçu de manière évidente

Si quelques problèmes de label ont retardés la sortie de ce « Tell It Like It Is », la patience de McKay pourrait s’avérer payante. Car il est inimaginable qu’elle ne rencontre pas un succès mérité en prenant le pas de Sharon Jones, Babycharles, Nicole Willis ou même Amy Winehouse, ayant largement contribué au renouveau d’une scène qu’on croyait morte ou en passe de l’être. Ce supplément d’âme qu’elles mixent à leur musique remplissant à merveille leur fonction: nous toucher là ou ça fait du bien

Ecoutez un extrait ici.

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