Spontane – « God Is Dead In Good Luck City »

Spontane – « God Is Dead In Good Luck City »

God Is Dead In Good Luck City[Album]
15/11/2005
(Dad Records/Differ Ant)

À la première écoute de cet album de Spontane, on a d’abord l’impression d’avoir une nouvelle fois dans le casque ce genre de projets electro, encore plus electro hip hop, qui s’éparpillent, semblant ne pas vraiment savoir ou aller, mais y allant quand même, en laissant sur son chemin tous les signes d’une personnalité musicale affirmée. L’auditeur qui ne fera pas l’effort de rentrer pleinement dans cet univers gardera cette décevante impression

« God Is Dead In Good Luck City » mérite pourtant bien plus que cela. Car, en plus de son concept (l’improvisation) et son histoire plutôt originale (cinq français et un Mc américain révélés dans l’underground new yorkais, ayant partagé l’affiche avec Roots Manuva, Dr Israel ou le Buena Vista Social Club!), Spontane fait preuve d’une diversité déconcertante, mais surtout d’une qualité assez constante pour le sauver de la catégorie des artistes racoleurs. Disons en quelques sortes que les extrêmes se rejoignent: le jeune touche à tout car il se cherche, tandis que le mature fait de même car il maîtrise. Voici une des explications quant au fait que ce collectif, comprenant notamment un membre d’Antibalas également musicien de Mike Ladd, puisse autant sonner hip hop, qu’electro, broken beats, rock ou même jazz, grâce à l’utilisation de vrais instruments saupoudrés de machines. « Nucleus (The Day Is Finally Here) », qui ouvre l’opus, résume à lui seul tout le potentiel de Spontane. Etant cependant trop réducteur, on soulignera l’electro hip hop imprévisible de « Cockroach Suicidal Dive », le plus minimal « Pain In My Pocket », un « Kusturica » plus fou et habité, ou le hip hop funky fédérateur de « Invisible Shrimps Of Blueness », tous venant compenser quelques titres, certes efficaces, mais légèrement cross over has been (« Akninganing », « Boom Mic »), trop riches au point d’en devenir bordéliques (« The Lonely Robot », « Man Of Steel »), ou juste anecdotiques (« Motopsycho », « Closer Than Black »)

Une telle liberté d’action, une telle palette musicale, même si bien drivée, ne pouvaient que laisser quelques déchets derrière eux. C’est le lot d’une improvisation figée sur disque, et de cet album qui rallie de nombreux publics sans pour autant laisser un souvenir impérissable. À découvrir pourtant

En écouteCockroach Suicidal DiveBoom MicThe Lonely RobotInvisible Shrimps Of Blueness

Achetez sur :

  • Achat sur Amazon

Pas de commentaire

Poster un commentaire