Snuff – “5-4-3-2-1-Perhaps”

Snuff – “5-4-3-2-1-Perhaps”

snuff1801Album
(Fat Wreck Chords)
24/10/2012
Punk fané

Si on fait bien les comptes, voilà dix ans que Snuff – devenu avec le temps un groupe incontournable de la scène punk anglaise et internationale – n’avait pas sorti un nouvel album. En effet, pour retrouver un vrai signe de vie de la part des britanniques, il faut sauter quelques compilations inutiles, retourner jusqu’en 2002 et la sortie de “Disposable Income”, un dernier opus qui – on le pensait bien fort – avait toutes les chances de mettre un point final à une discographie qui n’en finissait plus de marquer d’évidents signes d’usure et de fatigue.

Porté à bout de bras par “Snuff Said” et “Demmamussabebonk”, ses deux disques incontournables sortis au siècle dernier, Snuff semble – avec le recul – ne pas avoir supporté le passage à l’an 2000. Quelle fut donc notre surprise d’apprendre son retour pour un nouvel album que Fat Wreck Chords – au top de son talent marketing – jure aussi bon que les deux précités? Rassurez-vous, il n’en est rien. Ou pas grand chose. Si les bras sont indéniablement toujours là (“Mumbo Jumbo”, “I Blame The Parents”), que la bonne humeur fait autant plaisir que sourire (“EFL”), il semble évident que le coeur et l’inspiration n’y sont plus, que l’existence du groupe ne repose plus, au mieux sur la recherche d’un plaisir collectif, au pire sur la nécessité de ces quadragénaires bien tassés de voir leur vie conserver un sens. Ne parlons pas argent évidemment, sujet totalement utopique ici.

Toujours est-il que, malgré un infime espoir porté par une grosse poussée nostalgique et une affection personnelle toute particulière pour ce groupe, il faut bien avouer que “5-4-3-2-1-Perhaps!” n’est autre qu’un cruel compte à rebours annonçant un sprint lancé contre un violent vent de face. Difficile en effet de trouver ici un seul morceau capable de renouer avec l’inspiration et la fraicheur du passé, celles qui avaient amené Snuff à signer les “Not Listening”, “Vikings”, ou “Martin”, trois tubes imparables qu’il avait composé dans la pleine fleur de l’âge. A l’image de cette succession de mélodies reconnaissables mais fanées (“In The Stocks”, “There Goes The Waltzinblack”, “All Good Things”), ce cru 2012 n’est et ne restera qu’une enfilade de lueurs d’espoir décues, l’exemple type d’une réapparition un poil pathétique qui n’aurait pas du se produire. On aurait préféré que ca tombe sur de mauvais punks à la discographie dégueulasse, ca nous aurait fait un peu moins mal au cul.

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