Sizzla – “Children Of Jah”

Sizzla – “Children Of Jah”

Children Of Jah[Album]
02/04/2007
(Penitentiary/Nocturne)

Sortir quatre ou cinq albums par an ne semble pas effrayer les jeunes artistes jamaïcains. Si bien que le reggae/dancehall est aujourd’hui devenu un vrai business qui engendre inévitablement (et malheureusement) des dérives de la part de certains artistes et labels. Car la quantité relègue souvent la qualité au second plan… Le jamaïcain Sizzla semble avoir parfaitement assimilé cette logique. Il n’y a qu’à jeter un oeil sur la taille de sa discographie … Après avoir sorti quatre albums en 2006, Sizzla revient avec “Children Of Jah”, signé sur Penitentiary Records, et présenté comme le nouvel album “roots and culture” du chanteur. Mais les connaisseurs s’apercevront vite que ce soi-disant nouvel opus n’est autre qu’une compilation de titres un brin plus roots du jamaïcain, déjà sortis sur ses précédents albums… Au mieux les tracks sont remixés à la va-vite. Au pire ce sont des copies conformes rebaptisées. L’exemple le plus flagrant est le morceau “Testing Time”, qui n’est autre que le “Suffer If They Don’t Hear” de l’album “Good Ways” sorti en 1999, époque à laquelle Sizzla avait incontestablement atteint son âge d’or. Si le morceau reste excellent, il faut bien avouer que, sur ce coup-là, Penitentiary s’est abusivement donné le droit de prendre les gens pour des imbéciles. Qui aurait pu se souvenir d’un album sorti il y a près de dix ans alors que Sizzla a pondu depuis des dizaines d’opus… ?! Et ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres… De plus (comme si cela ne suffisait pas), l’hétérogénéité de cette pâle compilation est telle que de bons titres roots (“No Matter”, “Give Thanks”, et surtout le sublime morceau acoustique “Jah Love, Is All We Need”, que les amateurs doivent déjà connaître) côtoient des titres de mauvais dancehall carrément insupportables… Car non seulement cet opus est un faux best-of qui n’est pas assumé comme tel, mais il est de plus tellement mal fait qu’une oreille un peu avisée saisit tout de suite l’arnaque. Penitentiary Records aurait au moins pu faire un petit effort dans l’agencement et l’enchaînement des morceaux… A chacun maintenant de choisir en connaissance de cause de boycotter ou non. On vous aura prévenu…

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