Shearwater – “Animal Joy”

Shearwater – “Animal Joy”

shear180Album
(Sub Pop)
14/02/2012
Rock habité

Deux ans après “The Golden Archipelago” qui venait conclure une trilogie initiée en 2006 avec “Palo Santo”, Jonathan Meiburg et ses acolytes débarquent sur Sub Pop, armés d’un septième album sous le bras. Depuis ses débuts, la musique de Shearwater a toujours eu cette faculté à mêler puissance et harmonie, au centre de chansons portées par l’amour de la nature et des grands espaces.

En cela, “Animal Joy” ne déroge pas à la règle, tant chaque note jouée au cours de ces quarante minutes se dévoue à nous transporter loin du bouillonnement citadin, dans une accalmie salvatrice au contact des forêts et des champs oubliés. Jonathan Meiburg s’y fait bavard comme jamais sur l’introductif “Animal Life”, porté par une guitare au vrombissement sourd, et surfant sur une énergie frondeuse. Ainsi, le début de l’album est profondément animé par un esprit rock, en témoigne également le riff tendu et les synthés en forme de déclaration de guerre sur l’épique “Breaking The Yearlings”, les chœurs célestes de “Dread Sovereign”, et la cavalcade de “You as You Were” qui complètent ce quatuor tonitruant.

La deuxième partie de l’album – précédée par “Insolence”, synthèse parfaite entre les différentes facettes du groupe – ralentit subtilement la cadence malgré “Immaculate”, tube saisissant à l’efficacité immédiate, et se casse un peu les dents sur “Open Your Houses (Basilik)” ou sur le final “Star Of The Age” qui conclue le disque avec une grandiloquence un peu trop démonstrative.

Vous l’aurez compris, en 2012, Shearwater vend son violon, casse le piano, et libère ses guitares sur un album jouissif, à l’addiction immédiate, qui le voit rompre peu à peu avec les arrangements feutrés qui ont fait sa marque de fabrique, au profit d’une simplicité qui puise sa source dans une énergie primaire et dans la voix de son leader, Jonathan Meiburg. Ce dernier n’a jamais aussi bien chanté, et livre de bout en bout une leçon de maitrise vocale. Pour toutes ces raisons, “Animal Joy” mérite d’être considéré, écouté et chéri par vos soins réguliers et votre écoute attentive.

En écoute

“Breaking The Yearlings”

Disponible sur
itunes25


1 Commentaire
  • Noodles
    Posté à 18:28h, 29 février Répondre

    Changement complet de direction mal assumé ou simple gros ratage, la question reste posée ainsi qu’une autre malheureusement : à quand Shearwater dans les stades ?

Poster un commentaire