Sayag Jazz Machine – “No Me Digas”

Sayag Jazz Machine – “No Me Digas”

No Me Digas[Album]
30/04/2007
(UWE/Discograph)

A la sortie de son premier album, “Testpressing”, en 2001, Sayag Jazz Machine a vite été rangé dans la scène electro-jungle-jazz aux côtés de UHT° ou Cosmik Connection. On se souvient pourtant que, perdus dans la furie des beats drum’n’bass, un sample de guitare flamenca (+une bribe de voix de Ian McKaye) venaient affoler la structure du morceau “Amigo”, véritable terreur des danseurs asthmatiques..

Leur second effort, “Anachromic”, vint bousculer ces premières certitudes avec une instrumentation beaucoup plus riche due à une pléiade d’invités. Des influences sud-américaines se faisaient aussi de plus en plus perceptibles sur plusieurs titres..

Après un disque de remixes (qui nous avait fait découvrir Vadim Vernay entre autres), le Sayag revient avec ce troisième album au titre plus que révélateur. “No Me Digas” est en effet un pas supplémentaire vers une inspiration toujours plus exotique

Des effluves calypso de “Slalom” à la tchatche de la rappeuse chilienne Anita Tijoux (“Distante Ya”), en passant par le guitariste/oudiste angevin Titi Robin (“Avant Qu’Elle Ne Parle…”, “Hermanitos De Cristal”) ou l’accordéon mélancolique de “Nanka Ndank”, ce nouvel opus puise dans la diversité des musiques latines, sans pour autant s’enfermer dans des concepts à la Gotan Project ou le moins connu (mais hautement recommandé) Sidestepper

Le désormais quintette convie par ailleurs plusieurs représentants de la scène hip hop internationale, qu’ils soient connus et américains (Busdriver sur un “Tiof” supersonique) ou inconnus et allemands (le groupe Broke Gringos sur “Rezar”, dont est aussi issue la rappeuse Fleur Earth qu’on retrouve sur “Douarn”) ou français (le parisien Soklak sur “Slalom”). On ne pourra pas reprocher à Sayag Jazz Machine de ne pas surprendre leurs auditeurs en ouvrant grand leur musique sur le monde extérieur

Ces seize morceaux vont et viennent donc entre jungle, latin jazz, hip hop mais aussi dub mutant, comme nous le prouvent les très beaux “Svetla” feat. Shanti D (chanteur croisé avec Junior Coni) ou “Avant Qu’Elle Ne Parle…”

“No Me Digas” ne devrait logiquement pas décevoir les fans du groupe qui poursuit tranquillement son évolution. On conseillera en revanche à ceux qui ne les connaissent pas encore d’essayer de croiser leur route en concert où ils se révèlent toujours excellents, grâce notamment à des installations vidéo absolument ahurissantes

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