Sabo – “8 Saisons à l’Ombre”

Sabo – “8 Saisons à l’Ombre”

8 Saisons à l'Ombre[Album]
23/04/2007
(Ruminance/Pias)

L’habit ne fait pas le moine. Pourtant, c’est plus fort que nous, quand on apprend l’existence d’un nouveau trio issu de deux des groupes de rock les plus excitants que la France ait enfantés, à savoir Sloy (pour Armand et Virgine) et Drive Blind (pour Rémi, qui a aussi participé à l’aventure Rhinocérose par la suite), on se revoit déjà en train de hurler sa rage adolescente sur des riffs saturés et des refrains sévèrement chahutés

Mais vous m’entendez venir de loin avec mes gros Sabo (pouvais pas ne pas la faire, désolé…), ce nouveau projet n’a absolument rien à voir avec le passif de ses membres. Passée cette courte déception purement nostalgique, on peut écouter ce “8 Saisons A L’Ombre” pour ce qu’il est: une pop joliment rafistolée en français

Etrangement paru sur le très bon label Ruminance, plus généralement porté sur le math-rock et affiliés (Chevreuil, Honey For Petzi, Cheval De Frise, Oxbow…), le premier album de Sabo n’a effectivement pas grand-chose à voir avec ses colocataires. Il faudrait plutôt aller lui chercher des accointances avec le folk de Herman Dune, la chanson paisible du Marseillais RIT, le post-americana de Calexico ou la folktronica de Crëvecoeur..

Si le chant en français d’Armand peut parfois se révéler déstabilisant, Sabo peut tout de même revendiquer un univers déjà très personnel. Le line-up atypique du trio (deux guitares et une basse) l’oblige en effet à trouver de nouvelles formes rythmiques ou des arrangements originaux. Difficile donc de décrire avec des mots la musique de Sabo. On y trouve des influences très larges, et parfois très diffuses, qui vont du mambo à la surf music en passant par l’americana et la noisy-pop, comme une sorte de Pixies plus acoustique et francophone. On irait même jusqu’à dire que le résultat ne dépareillerait pas dans un road-movie de Tarantino… C’est même souvent les morceaux instrumentaux (“La Ultima Volta”, “Le Train Du Dimanche Soir”, “Retour Vers Le Sud”…), plus cinématographiques, qui vous restent en tête

“8 Saisons A L’Ombre” (comme le temps qu’il leur a fallu pour accoucher de cet album) nécessite donc de laisser ses préjugés aux vestiaires (allergie au chant en français comprise) et un peu de persévérance pour bien s’imprégner des langueurs du trio. Ces conditions remplies, son écoute ne laissera certainement pas indifférents les amateurs de musiques parallèles

En écouteFatigue à Paris260 Jours De VentRetoursud

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