Royal Blood – ‘Royal Blood’

Royal Blood – ‘Royal Blood’

Album / Warner / 25.08.2014
Stadium rock

Mike Kerr et Ben Thatcher jouent ensemble depuis des années mais ont ‘choisi’ de se lancer dans l’aventure Royal Blood avec deux gros boulets aux chevilles: un parrainage des Arctic Monkeys difficile à porter bien qu’utile pour sortir de l’anonymat, et un format duo qui laisse inévitablement la porte grande ouverte aux comparaisons les plus faciles. C’est donc avec cela que ces deux anglais doivent composer lorsqu’ils ne s’attèlent pas à leur musique branchée sous haute tension. Certes, quelques-uns oseront y aller d’une allusion aux White Stripes, d’autres citeront Death From Above 1979 pour leur line up similaire et quelques ressemblances furtives (‘Figure It Out’).

Pourtant, il faut peu de temps à l’écoute de ce premier album éponyme pour se rendre compte que Royal Blood dégage la même énergie qu’un groupe tout entier, sans souffrir d’un déficit d’inspiration du fait de son format réduit. Bien plus encore qu’aux deux suscités, on pense donc plus volontiers à Queens Of The Stone Age (‘You Can Be So Cruel’) avec qui ces deux vrais branleurs partagent un amour inconditionnel pour le blues à haut volume, la puissance des riffs, l’intensité du rock, et un chant mélodique à souhait. La totale, subtilement convoquée tout au long de ces dix titres, trahit finalement l’expérience accumulée par Kerr et Thatcher avant Royal Blood, sans pour autant atténuer l’enthousiasme provoqué par des morceaux aussi forts que ‘Out Of The Black’, ‘Figure It Out’ ou ‘Little Monster’.

Malgré tout, et c’est souvent le lot des premiers opus passés par une longue maturation, certains passages laissent aussi mesurer la marge de progression du groupe (les relents crossover dispensables de ‘Loose Change’ et ‘Ten Tonne Skeleton’), comme ses maladresses, incarnées notamment dans des allures de rock de stade parfois gênantes pour une si jeune formation (‘Come On Over’). Certes, en rassemblant un panel de recettes qui ont déjà prouvé leur efficacité par le passé, Royal Blood n’invente rien mais parvient à fédérer en laissant transpirer le plaisir qu’il prend à balancer sa sauce. En revanche, son avenir – lorsque la nécessité d’évoluer se présentera – laisse immensément plus dubitatif.

‘Out Of The Black’, ‘Figure It Out’, ‘Little Monster’


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1 Commentaire
  • Tristoff
    Posté à 20:08h, 30 août Répondre

    Il n’y a pas que le line up, il y’a aussi un petit truc des White Stripes dans le timbre et la rythmique de la voix quand !

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