Reiziger – “Kodiak Station”

Reiziger – “Kodiak Station”

rei180Album
(Birch & Broom)
04/02/2013
Émo

C’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe. Quand l’émocore vivait ses heures de gloire, avant d’être récupéré, détourné, et déformé par des majors à destination d’ados en manque de dépression chronique, le paysage musical foisonnait dans ce registre de groupes aussi excellents les uns que les autres. Reiziger était l’un d’eux, une formation phare de la scène indie européenne qui avait su convaincre et fidéliser un public acquis à ses ambiances changeantes, à sa voix mi-parlée mi-chantée, à ses rythmes mid-tempo hypnotiques, comme à ses jeux de guitares épurés. Jusqu’à sa séparation en 2001, ne nous laissant plus qu’avec le bon souvenir de trois albums aussi intenses que singuliers.

Douze années se sont donc écoulées avant que les Belges ne décident de faire leur come back avec “Kodiac Station”: un nouvel opus qui s’accompagne d’excitation, comme d’une réserve forcément de mise en ces temps de reformations incessantes ou certains se sont cassés les dents, quand ils n’ont pas tout simplement perdu leur crédibilité. Ici, en 7 titres d’un album court mais rempli, Reiziger – sain et sauf – nous réembarque à l’endroit même où il nous avait laissés, avec en prime une maturité acquise avec l’âge.

Ainsi, dès les premiers accords de “Yuma”, les couleurs caractéristiques du quatuor brillent de nouveau de tout leur éclat. “Grizzly People” et “Transgressions” confirment qu’il a gardé son entière identité, conservé son monde minimaliste aux guitares tranchées et planantes, sans sombrer dans des effets de mode. Les voix sont pures, portées avec brio sur des lignes mélodiques envoûtantes, voire hypnotiques (“Kodiac Station”). Mais c’est sur les deux derniers titres, le magnifique et tubesque “Bended Trees” ainsi que le plus calme “Shy Reptile”, que l’âme du combo respire comme en 40, en évoluant dans un registre plus brut, poétique et acéré.

Bien que très marqué par les années 90, “Kodiac Station” permet à Reiziger de soigner et de signer un retour réussi. Même si les mauvaises langues auront toujours à lui reprocher quelques ponts trop évidents avec Jawbox ou tout simplement un manque d’originalité, là ou les fans de la première heure seront ravis de renouer avec le Reiziger d’antan, son identité, son univers aussi intemporel qu’inimitable.

itunes14

En écoute intégrale



1 Commentaire
  • withclosedeyes
    Posté à 12:41h, 27 février Répondre

    Oh oui !

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