Quicksand – ‘Interiors’

Quicksand – ‘Interiors’

Album / Epitaph / 10.11.2017
Post hardcore


Au début des nineties, alors que Nirvana et autres Rage Against The Machine trustaient les têtes de gondole, Quicksand allait faire sa place avec ‘Slip’ (1993) et ‘Manic Compression’ (1995), deux albums majeurs que les nostalgiques de post hardcore chérissent encore. De splits en reformations avortées, Walter Schreifels et sa bande réapparaissaient finalement en 2012, histoire de ranimer avec succès leurs titres phares lors de rares concerts et plateaux TV. On croyait alors l’affaire classée sans suite mais cet été, à la surprise générale, le groupe balançait ‘Illuminant’, single annonciateur d’un nouvel album mettant fin à vingt deux années de silence studio.

‘Interiors’ nous recale pile poil à l’endroit où Quicksand nous avait abandonné, sans prendre en considération le temps passé depuis. A tord ou à raison ? Toujours est-il que c’est avec une recette strictement inchangée que le quatuor (devenu trio suite aux récents démêlés judiciaires de l’un d’eux) réveille son essence primaire. Riffs de guitares et constructions identiques au passé, jusqu’aux breaks placés à la seconde près, sèment alors le doute sur une innovation qui tend plutôt à se dissimuler derrière la redite et le réchauffé (‘Illuminant’, ‘Under The Screw’, ‘Warm And Law’, ‘Hyperion’). La patte mélodique de Schreifels reste cependant imparable : bien que noyée dans une production trop molle pour un rock qui prend sa pleine mesure dans la puissance, ses lignes vocales encore impeccables, s’accordent toujours entre rage et élévation, mais piochent aussi dans ce qu’il développait avec Rival Schools, une autre de ses anciennes formations (‘Cosmonauts’, ‘Interiors’, ‘Fire This Time’, ‘Normal Love’).

Mais le miracle n’a malheureusement pas lieu tant ‘Interiors’ peine à convaincre. Le cul entre deux chaises, on hésite entre bonheur des retrouvailles avec un groupe considéré depuis toujours comme une référence, et doute sur les motivations artistiques d’un tel retour. Véritable volonté d’en découdre ou opportunité mercantile, Quicksand prend finalement le pas de beaucoup de reformations récentes, plus soucieuses de réveiller les bons souvenirs que de se servir d’un acquis solide pour prendre de nouveaux risques, quitte à perdre quelques fans au passage. Il ne nous reste alors qu’à espérer que son futur soit tout aussi éclatant que son passé, et que ce disque ne soit finalement qu’une transition, une reprise de marques entre ses protagonistes.

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A ECOUTER EN PRIORITE
‘Illuminant’, ‘Warm And Low’, ‘Cosmonauts’


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