PS I Love You – ‘For Those Who Stay’

PS I Love You – ‘For Those Who Stay’

Album / Paper Bag / 22.07.2014
Indie rock

La recrudescence du format duo, comme décomplexé par les nombreux succès ayant ponctué l’actualité du rock de ces dernières années, a comme poussé à une certaine overdose. Manque d’originalité, prévisibilité, et une grande difficulté à se renouveler d’album en album ont souvent transformé l’enthousiasme naissant en camouflet. Avec deux premiers opus laborieux, laissant seulement entrevoir par à-coups son potentiel, PS I Love You n’avait plus le droit à l’erreur au moment de livrer ‘For Those Who Stay’: un troisième disque dont le titre parviendrait presque à nous faire croire que les deux canadiens avaient pleinement conscience de l’épée de Damoclès qui se balançait au dessus de leur tête, prête à lâcher. Ils l’étaient manifestement tant ils ont cette fois mis les petits plats dans les grands, ouvrant grand les fenêtres pour laisser traverser un petit vent de renouvellement indispensable.

S’ils ne sont pas méconnaissables pour autant, Paul Saulnier et Benjamin Nelson ont bien fait. Pas de doute, leurs compositions cette fois plus travaillées, désormais ornées de synthés, frappées d’arrangements qui étaient jusque-là restés maigres, et produites pour la première fois au sein d’un véritable studio, parlent clairement à leur avantage, comme s’ils avaient soudainement pris conscience qu’ils n’étaient plus un simple groupe local de Toronto. A se voir ainsi pousser des ailes, PS I Love You se dévoile sous un nouveau jour, comme habité par de nouvelles idées que ‘Death Dreams’ ne laissait pas soupçonner il y a seulement deux ans.

Ainsi, c’est la diversité de ce ‘For Those Who Stay’ qui frappe immédiatement l’auditeur: au delà des évidents déversements de riffs chers à Dinosaur Jr (‘Advice’, ‘Limestone Radio’, ‘More Of The Same’), le duo assume désormais quelques passages plus retenus et plus chantés (‘Friends Forever’) permettant notamment à Saulnier d’user de sa voix aussi atypique qu’efficace (‘Afraid Of The Light’), quitte à pousser – sans grande réussite – jusqu’à l’acoustique (‘Bad Brain Day’) et assumer les risques encourus quand il s’épanche trop longuement (‘Hoarders’). Un revers de la médaille sans grande conséquence qui, à l’avenir, ne devrait plus freiner un PS I Love You sauvé in extremis au post scriptum. Rassurant.

‘Limestone Radio’, ‘For Those Who Stay’, ‘Afraid Of The Light’


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