Plan B – « Who Needs Actions When You Got Words »

Plan B – « Who Needs Actions When You Got Words »

Who Needs Actions When You Got Words[Album]
20/11/2006
(679/Warner)

Si on s’écarte de la scène hip hop anglaise indépendante pour uniquement s’attarder sur une autre, plus commerciale, on peut sans trop de retenue affirmer que l’Angleterre ne souffre plus de ce complexe d’infériorité. En cela, 679 Recordings et notamment son fer de lance Mike Skinner aka The Streets y sont pour beaucoup. Régulièrement, le label sort de sa hotte un nouveau poulain capable de s’imposer au-delà de ses frontières natales. Plan B, déjà entendu sur les compilations « Run The Road vol 1 & 2 », en est le petit nouveau

Immanquablement comparé à Skinner, c’est aussi du côté d’Eminem qu’il faut aller chercher quelques points communs. D’abord, dans ce faciès d’écorché vif, d’adepte des pubs ou la bière coule à flot au risque et péril de passer une fin de soirée mouvementée; et dans le parcours ensuite, le gaillard ayant eu quelques problèmes avec ses parents: père indigne (« Don’t Hate You »), et mère en couple avec un drogué (« Mama Loves a Crackhead »). Un sujet qu’il étale largement sur ce premier album dont le titre souligne qu’il est devenu un bad boy repenti laissant éclater sa violence par le biais de son art

Plan B n’est pourtant pas le seul à s’adonner à ce genre de thérapie. Son succès, il le doit aussi beaucoup à une formule assez originale, mêlant beats hip hop et guitare acoustique, un mélange bien senti à l’époque ou le hip hop est devenu un pan nouveau de la variété grand public, et ou la folk est le nouveau courant à la mode. Voilà, là aussi, une manière de contrebalancer l’extrême violence dont déborde chacun de ses textes (bagarre, racket, viol…), notamment ce premier single (« Kidz ») ouvrant l’album en apothéose

Le décor est planté, les histoires de Mike Skinner passent pour des anecdotes, et Plan B décide alors de dévoiler plus largement son univers. « Sick 2 Def » et « Everyday » le voient déblatérer son flow remonté sur une guitare acoustique comme n’importe quel combo folk déroulerait ses histoires d’adolescent. Un exercice quelque peu épuré pouvant s’avérer vite ennuyeux s’il n’était pas suivi, plus loin, des très bons « No Good » et « Don’t Hate You » mariant à merveille tous les éléments de sa musique. Dans une même veine, « Dead And Buried », « Tough Love », « Where Ya From », ou « Missing Links » ne parviennent pourtant pas à se hisser au même niveau. Ni même, d’ailleurs, à celui de titres à obédience plus pop/soul/RnB, notamment dans les refrains, donnant clairement un aspect plus commercial mais pas si gênant à la musique du jeune Anglais (« Mama Loves a Crackhead », « Charmaine », « Couldn’t Get Along », « Who Need Action When You Got Words »)

Plan B déboule donc avec un premier album en guise de belle entrée en matière, un disque qui sent l’Angleterre à plein nez, et qui surprend par ce continu contraste entre douceur musicale et violence textuelle. Cette jeunesse anglaise n’a donc pas fini de nous surprendre…

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