Pixies – ‘Indie Cindy’

Pixies – ‘Indie Cindy’

Album / Pixiesmusic / 28.04.2014
Rock alternatif

Bien que vingt trois années le séparent de ‘Trompe Le Monde’, ‘Indie Cindy’ n’est finalement qu’un chapitre de plus dans l’histoire d’un groupe qui aura considérablement marqué le passage des années 80 à 90. Surtout pas un nouveau départ. D’abord parce que les Pixies ont renoué avec un environnement qu’ils maîtrisent parfaitement depuis longtemps, qu’il s’agisse de la production de Gil Norton (déjà aux manettes de plusieurs albums du groupe) ou du graphisme une nouvelle fois confié à Vaughan Oliver. Ensuite parce que Franck Black et sa bande ne pouvaient décemment pas s’accrocher continuellement au passé, tournant depuis dix ans pour remuer la nostalgie de la belle époque jusqu’à ne plus pouvoir dissimuler leurs allures de dinosaures du rock ni faire face à la valse des bassistes depuis le départ de Kim Deal. Pour ne pas tomber définitivement dans le pathétique parfois entrevu à l’occasion de quelques prestations perfectibles, il fallait donc du neuf. Ou du ‘neuf’. Parce que le fan invétéré des Pixies, à l’affut des quelques Eps sortis en amont, n’aura rien de plus à se mettre sous la dent ici, laissant tout l’intérêt de ce disque à ceux qui ne jurent encore que par le CD. D’autres dinosaures en somme.

Reste que, à l’exception du pénible ‘Silver Snail’ et malgré qu’il sonne généralement plus conventionnel que ses lointains prédécesseurs (‘Greens And Blues’, ‘Magdalena 318’, ‘Ring The Bell’), ‘Indie Cindy’ ne porte pas sur ses épaules le poids de longues années passées à remiser l’exercice de composition. Deux ans seulement après avoir remis en marche les turbines de l’inspiration, les Pixies rejoignent sans trop d’efforts le panthéon du rock alternatif duquel pas mal de descendants ont tenté de les éjecter. Les automatismes retrouvés, ils signent alors des titres rendus immédiatement familiers tant ils s’inscrivent totalement dans la tradition du groupe (‘Indie Cindy’, ‘Andro Queen’), mais offrent également quelques écarts contribuant à la diversité d’un album finalement cohérent pour une simple compilation de Eps. On apprécie ainsi l’énergie déployée par ‘What Goes Boom’ et ‘Blue Eyed Hexe’, tout comme la puissance mélodique des refrains de ‘Bagboy’ et ‘Another Toe In The Ocean’, quatre morceaux survolant un album qui s’essouffle néanmoins à tenter de tenir la dragée haute à ses aînés, sans jamais vraiment y parvenir. A elle seule, Kim Deal aurait elle changé la donne?

aecouterenpriorite

‘What Goes Boom’, ‘BagBoy’, ‘Another Toe In The Ocean’


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1 Commentaire
  • evilashymetrie
    Posté à 17:35h, 09 mai Répondre

    C’est sympa de qualifier les amateurs de musique sur support cd de “dinosaure”. Moi qui ai acheté cet album en vinyl, je suis donc quoi, selon vous ?

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