Nosaj Thing – ‘Fated’

Nosaj Thing – ‘Fated’

Album / Innovative Leisure / 02.05.2015
Bass music – hip hop

Après un deuxième album relativement décevant, Nosaj Thing revient dans le droit chemin avec un troisième opus qui l’installe dans le peloton de tête de ces artistes – aussi créatifs qu’hyperactifs – qui cherchent en permanence à se servir des bases du hip-hop et de la bass music pour innover. Sur ‘Fated’, Jason Chung dompte les machines pour en extraire des émotions humaines à l’état brut, générées par des mélodies confortables, dans un contexte minimal et mental. Avec le peu d’éléments qu’il assemble avec une précision et un feeling saisissants, il crée des ambiances qui parlent autant à l’esprit que celles des prodiges Burial et James Blake, à l’image des étranges ‘Watch’ ou ‘Let You’. Chose intéressante, l’artiste n’est pas du genre à laisser tourner une boucle longuement, mais préfère développer ses idées au fil de morceaux qui ne dépassent presque jamais les trois minutes, renforçant ainsi l’efficacité de l’ensemble.

Avec ‘Fated’, en alternant sursauts electronica, détails organiques, silences et chuchotements paradoxalement puissants, Nosaj Thing donne l’impression – si l’on ferme les yeux – d’être écouté dans une pièce totalement vide. Passé maître dans l’art de produire une bass music inquiétante et fantomatique (‘Varius’, ‘Erase’), le californien excelle lorsqu’il convie la voix de Whoarei sur ‘Don’t Mind Me’, le genre de chanson qui dérange par ses côtés à la fois sublimes et extra-terrestres. Ainsi, les oreilles sortent temporairement nettoyées par la pureté des instrumentations du beatmaker de Los Angeles qui brille aussi en conviant Maceo Haymes et Chance the Rapper sur ‘Cold Stares’, morceau pilier de l’album entre soul et hip-hop avant-gardiste. Un bon bol d’air frais sur la prolifique scène de la Cité des Anges.

‘Sci’, ‘Don’t Mind Me’, ‘Cold Stares’


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