Nestorisbianca – “Genetics”

Nestorisbianca – “Genetics”

nest180Album
(Montauk)
28/03/2011
Pop classieuse

Nestorisbianca, un nom qu’on connaît sans qu’on puisse souvent lui apposer une pochette. À tort ou à raison, parce qu’on l’a croisé à plusieurs reprises sans qu’on sache si ce fut pour le meilleur ou pour le pire, le combo fait partie de ces représentants d’une certaine pop française dont on a l’impression qu’ils ont toujours couru en vain après une reconnaissance nationale. Il y a sûrement un peu de vrai là-dedans. Mais beaucoup de faux aussi. Parce que Nestorisbianca n’a jamais voulu brûler les étapes. Parce qu’il faut remonter à 2006 pour y trouver la trace de son précédent album. Cinq ans, une éternité aujourd’hui, un laps de temps qui suffit à beaucoup pour retourner plusieurs fois leur veste. Pas le genre du quintet qui préfère rebondir à chaque rencontre fructueuse plutôt qu’à chaque tube, chose pour laquelle il n’est pas forcément maître d’ailleurs. “Genetics”, troisième opus à sortir en onze ans de parcours, ne manque pas de le souligner en affichant une solide cohérence, une qualité de composition constante au cours de laquelle aucun morceau ne vient s’offrir son petit numéro. Presque trop poli, travaillé jusque dans les moindres détails (des arrangements aux textes), ce disque annoncerait presque l’éclosion définitive d’un Nestorisbianca désormais assez mature pour ne plus se cacher derrière les machines, pour élargir son line up, et s’en aller ainsi rivaliser avec les orfèvres de ce registre, ceux du Plat Pays que sont Girls in Hawaii, voire de Ghinzu dont on ressent ici ou là quelques influences (“Little Wooden Plane”, “Overcome”). Pour cela, il lui suffit souvent de pas grand-chose, tout au plus d’une ligne de guitare justement dosée (“Better Before”), de quelques éclairs bruitistes (“Your Love”, “Embrace”, “Genetics”), ou d’une mélodie qui touche (“Cold War”). Une somme de petits quelque choses qui manquait certainement auparavant à Nestorisbianca pour pouvoir espérer avancer le vent dans le dos. Ne reste maintenant plus à l’auditeur qu’à trouver le temps de s’immerger dans un “Genetics” qui s’écoute en bloc ou ne s’écoute pas.


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