Murcof – “La Sangre Iluminada”

Murcof – “La Sangre Iluminada”

murc180Album
(InFiné)
09/05/2011
Musique contemporaine

Fernando Corona a plus à voir avec la musique contemporaine qu’avec la bière du même nom. Même si la première gorgée de sa musique est toute aussi agréable, les spécialistes diront que le mexicain est l’un des artistes les plus avant-gardistes de la scène électro de notre époque, avec un son toujours plus profond, minimal et contemplatif, qui évolue à chaque sortie. C’est l’élégant label InFiné qui accueille cette nouvelle pièce, se remémorant que tout a commencé avec la post-production de “Not For Piano” de Francesco Tristano. Réalisé par Ivàn Avila Dueñas en 2009, “La Sangre Illuminada” met en scène six personnages qui changent de corps, conservant en eux les souvenirs de leur première incarnation. Sans le film, difficile de juger sa B.O., et on imagine sans peine à l’écoute de ces vingt plages abstraites que les images sont indissociables du son. A défaut de paysages immenses et de personnages tourmentés en face des yeux, c’est l’imagination qui travaille. Et sans forcément être les mieux placés pour parler de musique expérimentale et contemporaine, on sait affirmer avec certitude que la musique de Murcof a une action apaisante sur les sens, et semble ralentir le temps avec des morceaux limpides et organiques comme “Sangre Y Mateo”. L’artiste met son costume de décorateur d’espace sonore et aide la narration du film en découpant un thème par personnage. Entre “Hugo II” qui pénètre les tempes sans mal, la torture psychologique de “Eugenio IV”, le dubby “Paloma I”, la fabuleuse plage electronica “Isaìas IV”, une note de piano scintille de temps en temps au fond de ces nappes, telle une perle à l’intérieur d’une huître. En effet, Murcof donne de l’importance au moindre son, et il faut attendre la 14ème piste, “Soriano II” pour voir apparaître une rythmique, aussi ronde et discrète soit elle. En marge du thème général du disque, il termine avec sa version de “Como Quisiera Decirte”, sorte d’opéra chanté en espagnol sur fond d’electronica cristalline. Un thème qu’on aurait apprécié en plus grande quantité pour augmenter l’intérêt d’une telle écoute, difficile au premier abord, mais qui prend sans aucun doute tout son sens lorsqu’elle est peinte sur un grand écran…

Disponible sur
itunes43


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