Mogwai – ‘Rave Tapes’

Mogwai – ‘Rave Tapes’

Album / Rock Action / Sub Pop / 20.01.2014
Post rock

On peut aisément comprendre que, du haut de son expérience et aux vues des nombreuses fois où il a pris le temps de se renouveler, Mogwai finisse par ne plus forcément faire preuve d’originalité. Du moins, sur toute la longueur d’un nouvel album. C’est un peu ce que les plus exigeants des fans reprocheront aux Ecossais à l’écoute de ‘Rave Tapes’: une huitième salve érigée lors d’une période particulièrement productive, pour faire suite à ‘Hardcore Will Never Die But You Will’, dans la foulée de la bande originale ‘Les Revenants’. Pour autant, l’idée même d’un disque facile, vite fait bien fait, n’a même pas à être effleurée pour qui connait cette exigence naturelle ayant constamment permis à Mogwai de survoler la catégorie souvent médiocre des représentants post rock.

Fort logiquement, volontairement ou non, ‘Rave Tapes’ s’en va donc piocher régulièrement dans la discographie: une évidence quand le quintet opte pour la langueur cinématographique de ses récents travaux (‘Heard About You Last Night’), en appelle à la mélancolie électrique (‘Hexon Bogon’) comme à l’utilisation du vocoder du précédent album (’The Lord Is Out Of Control’). Pourtant, ce n’est pas ce qui marquera définitivement ce cru 2014. En effet, l’opus a quand même quelques nouveautés sous le coude, tout juste décelables dans son titre, que nul ne pourra ignorer. Désormais plus à l’aise avec les synthés, les Ecossais livrent ici quelques pépites, à l’intensité rivalisant avec celle habituellement défendue par les guitares (‘Deesh’), ou rendues mécaniques par une approche quelque peu kraftwerkienne et diablement efficace de l’instrument (‘Remurdered’).

Puis, comme les autres avant lui, ‘Rave Tapes’ est frappé de cette patte à la fois magique et gracieuse qui amène à considérer la musique dans son ensemble, à la force de qu’elle procure, sans avoir le besoin de la décortiquer. Le chanté ‘Blues Hour’ comme ‘No Medicine For Regret’, constamment dans la juste mesure d’une orchestration en totale fusion, sont ici les plus représentatifs de ce secret bien gardé, de ce talent inné capable de transformer un ‘simple’ morceau en moment de recueillement. Pour autant, malgré sa parfaite maitrise du son et de l’espace, cette obligation qu’il s’impose de toujours enrichir son oeuvre à chaque album, ‘Rave Tapes’ n’est pas encore l’apogée discographique de Mogwai. Seulement une autre digne ligne. Tant mieux, l’histoire ne demande qu’un autre chapitre.

‘Remurdered’, ‘Blues Hour’, ‘No Medicine For Regret’


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