Millionaire – ‘Sciencing’

Millionaire – ‘Sciencing’

Album / Unday / 19.05.2017
Rock

En empruntant un tel nom en l’an 2000, au lendemain de la fin de ses Evil Superstars et alors qu’il quittait la machine dEUS, Tim Vanhamel ne se doutait certainement pas d’une si belle destinée pour Millionaire. Rapidement sollicité par les groupes les plus en vue de l’époque pour les accompagner en tournée (successivement Muse, Queens of the Stone Age, Foo Fighters, Eagles of Death Metal), le belge s’est progressivement vu ouvrir les portes de la gloire, notamment par Josh Homme qui a pris le projet sous son aile jusqu’à produire le deuxième album ‘Paradisiac’ et l’inviter à le rejoindre brièvement au line up de EODM.

Mais, constamment sur la pente ascendante, le songwriter y a laissé des plumes. Fatigué par les conséquences de sa carrière sur sa vie personnelle, il décidait finalement de prendre du recul sur Millionaire et de se lancer dans de nouvelles voies : solo, ou en prenant part à une poignée d’aventures sans grand lendemain. Si le retour soudain de Millionaire après 12 ans de silence a pu surprendre, il est finalement logique et compréhensible au regard du parcours d’un Tim Vanhamel qui n’a certainement jamais pu conjuguer définitivement sa richesse au passé.

C’est donc isolé durant deux mois au Costa Rica qu’il s’est remis à composer en vue de la sortie de ‘Sciencing’, un troisième album qu’il a lui-même produit, loin de dépayser pour ne pas déplaire aux nostalgiques rêvant depuis près de dix ans à cette résurrection. Et le moins que l’on puisse dire est que cette nouvelle salve s’abreuve d’une maturité décuplée qui l’a ici fait préférer le groove et la chaleur à l’énergie, comme de la grande diversité chère au bonhomme. Mais, bien que sensuel et fiévreux dès son entame électrique (‘I’m Not Who You Think You Are’ puis ‘Under a Bamboo Moon’), l’album ne fait qu’accumuler les molles embardées : il se montre festif à l’occasion (‘Love Has Eyes’, ‘Busy Man’), passe par une pop langoureuse (‘Silent River’, ‘Back in You’) ou légèrement funky (‘Wastelands’), puis par un blues lancinant (‘Guru’s Feet’), s’arrête au français le temps de ‘L’Homme Sans Corps’, sans jamais marquer véritablement les esprits.

‘Sciencing’ porte donc bien son nom lui aussi. Gentiment expérimental, touche-à-tout sans jamais atteindre la perfection, il ne laisse que les morceaux les plus évidents – soit les deux singles sortis avant l’album – s’accaparer le statut de tubes : contrairement au reste du disque qui se prive cruellement de tout rebondissement, ‘I’m Not Who You Think You Are’ et ‘Busy Man’ resteront chacun à leur extrémité comme les parenthèses d’un retour décevant, ou le plaisir pris par le musicien immergé en studio a manifestement pris le pas sur l’inspiration et la cohérence du tout.

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A ECOUTER EN PRIORITE
‘I’m Not Who You Think You Are’, ‘Busy Man’


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