Metallica – ‘Hardwired… To Self-Destruct’

Metallica – ‘Hardwired… To Self-Destruct’

Album / Blackened / 18.11.2016
Still alive-aaah !

Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux, il faut se satisfaire du nécessaire…‘ Baloo, Metallica, aucun rapport de prime abord. Et pourtant ! Si les dieux du thrash metal, devenus machine de guerre bon enfant à remplir les stades, avaient un tant soit peu écouté l’hymne de l’ours très bien léché, ils auraient fait tenir ‘Hardwired… To Self-Destruct’ sur un seul disque, n’en gardant que la substantifique moelle pour un plaisir décuplé. Sans doute emportés par la joie d’une inspiration (heureusement) retrouvée, Lars Ulrich et sa bande se sont lâchés et nous ont balancé un double album long de plus de 75 minutes. Alors même que la nouvelle de leur retour après huit ans d’absence (si l’on excepte la catastrophique collaboration ‘Lulu’ avec Lou Reed) suffisait ainsi à nous remplir de joie, il a fallu que les Four Horsemen en fassent trop. Mieux vaut trop que pas assez ? Après mûre réflexion, nous leur accorderons le bénéfice du doute tant on restait sur notre faim depuis le dyptique ‘Load’/’ReLoad’. S’il est évident que ce dixième album pâtit de quelques longueurs et de temps faibles qui l’empêchent de glaner ses lauriers de nouveau chef-d’œuvre estampillé Metallica, ce retour en forme fait toutefois plaisir à entendre.

Car il n’y a rien, strictement rien à redire sur l’enchaînement limpide des quatre premiers morceaux, du thrash-punk ‘Hardwired’ à ‘Moth Into Flame’ en passant par le titanesque ‘Atlas, Rise !’ et sa chevauchée fantastique à deux guitares dans la plus pure tradition NWOBHM. Aucun doute passée cette claque inaugurale : Metallica est de retour au sommet, hargne et puissance en bandoulière, tant et si bien qu’on se croirait parfois revenu au temps béni du Black Album. Conclu sur l’épique ‘Halo On Fire’, ce premier disque n’est terni que par le quelconque ‘Dream No More’, ode à Cthulhu largement en-dessous du niveau affiché par ailleurs. Un grand écart que l’on retrouve également sur le second disque, loin d’évoluer dans les mêmes sphères célestes que son jumeau à six titres. ‘Am I Savage ?’ et ‘Murder One’ ne sont pas de mauvais morceaux, mais ils peinent à marquer durablement et souffrent de la comparaison avec les autres titres. Quant à ‘Confusion’ et ‘Here Comes Revenge’, portés tous deux par des riffs précis et efficaces, ils auraient sans doute gagnés à être un peu plus courts et punchy. Mais le niveau s’élève de nouveau considérablement avec ‘ManUNkind’, morceau sombre et heavy, et ‘Spit Out The Bone’, ultime cavalcade thrash menée à cent à l’heure.

Au final, ‘Hardwired… To Self-Destruct’ échouera de peu à se faire une place dans nos top 10 de fin d’années par faute d’avoir eu, sans doute, les yeux plus gros que le ventre. Mais quel pied de retrouver un James Hetfield en pleine forme (quitte à en faire des caisses, pour notre plus grand plaisir, avouons-le, dans sa diction si caractéristique : ‘Faith in manunkind-aaah !‘, ‘Make it go away-aaah !‘, ‘Confusion-aaah !‘, etc.). Quant à Kirk Hammett, alors qu’il n’est crédité dans la composition d’aucun titre – il avait perdu son téléphone contenant plus de 200 idées de riffs dans un aéroport… – il affiche lui aussi sur chaque morceau une inspiration retrouvée pour des solos mordants et convaincants (mention spéciale à l’assaut de ‘Atlas, Rise !’). ‘St. Anger’, ‘Death Magnetic’ et ‘Lulu’ semblent aujourd’hui bien loin : Metallica est de retour aux affaires, ça cogne sévère et ça fait du bien. Rock on !

‘Hardwired’, ‘Atlas, Rise !’, ‘Moth Into Flame’, ‘Spit Out The Bone’


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