Marble Arch – ‘Children of the Slump’

Marble Arch – ‘Children of the Slump’

Album / Geographie / 22.03.2019
Pop


La naissance d’un label indé est toujours une bonne nouvelle. Géographie, le nouveau venu parisien, est né de la rencontre de Nicolas Jublot (Point éphémère) et Rémi Laffitte (Atelier Ciseaux). Et c’est Marble Arch, un groupe en adéquation avec le nom du label, qui inaugure cette nouvelle cartographie musicale avec Children Of The Slump.

A l’écoute, les premières questions se posent sur la provenance de son compositeur Yann Le Razavet. Son caractère britannique assez prononcé dans les mélodies et les textes, comme ses sonorités éloignées de la scène française, laissent difficilement présager ses origines bretonnes. Moins rock que beaucoup de ses compatriotes indé, résolument plus pop et plus marquée par le spleen, la musique de Marble Arch (dont le nom fait référence au monument londonien) fonce dans la mélancolie quitte à en ressortir abîmée, comme l’arrière de cette Mercedes cabossée mais fleurie sur sa très élégante pochette.

Une autre caractéristique de ce disque est son caractère dandy, marqué par une écriture à la fois désabusée et romantique (‘I know I know this moment will go /I know I know september will grow‘, sur Children Of The Slump), se rapprochant par endroits d’un pessimisme plus profond (‘Sign give me a sign / Cause I’m wondering if I have to try‘ sur Instant Love, qui traite des peurs d’un amoureux éconduit). Des adjectifs inhabituels lorsque l’on parle de pop hexagonale.

A l’exception de quelques prises de batterie, cet album est joué intégralement par le natif de Lannion, et mixé par Barthélémy Bouveret (Good Morning TV, Brace! Brace!). Les voix et les lyrics (pourtant centrales) sont volontairement masquées par de grandes réverbérations et un sous-mixage en forme de parti pris. Difficile à déchiffrer, contrastant avec les fortes compressions des basses et des parties rythmiques, ce caractère effacé est aussi ce qui distingue Children of the Slump. La cadence est plus soutenue que sur le précédent effort, le très solitaire et très bedroom pop The Bloom Of Division sorti en 2014. Marqué par Joy Division auquel les textes semblent parfois rendre hommage (Children Of The Slump et sa sentence référence ‘Time Will Tear Us Apart‘), cet opus semble promis à un avenir tant hexagonal que British, avec lesquels Yann Le Razavet a en commun une forme de flegme, mais aussi un charisme naturel qui lui a notamment valu d’être photographié par Hedi Slimane pour la série photographique Saint Laurent Paris Sessions réalisée en 2015. La trajectoire annoncée d’une icône french-dandy en devenir ?

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A ECOUTER EN PRIORITE
Instant Love, Today, Moonstruck, Children Of The Slump


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