Late Of The Pier – “Fantasy Black Channel”

Late Of The Pier – “Fantasy Black Channel”

Fantasy Black Channel[Album]
25/08/2008
(Because/Warner)

On vieillit mon pauvre Monsieur… Alors qu’on pouvait difficilement cacher cette risée moqueuse de jeunes branleurs quand les nostalgiques du rock 70’s y allaient systématiquement de leur rapprochements vieille école, voici que Late Of The Pier emboîte le pas en affichant l’héritage de sa génération, celui des Bloc Party, Franz Ferdinand, Scissor Sisters, et même Erol Alkan, qu’ils ont tous vu évoluer en live à force de squatter leur club de Nottingham. Que des noms qui s’ajoutent aux éternelles influences Beatles et Led Zeppelin, et qu’on aurait pourtant rassemblé sans une once d’hésitation au sein de la dernière cuvée rock en date. Il faut croire que le temps passe plus vite qu’il n’y parait tant ces quatre jeunes Anglais ont déjà bien digéré ces deux générations, pour en ressortir leur propre son, à mi chemin entre l’analogique et le numérique, sans le poids d’un quelconque revival toujours trop lourd à porter. Bien sûr, avec ses quelques réminiscences des années 80, Late Of The Pier sera toujours le rejeton d’un aîné pour la moindre oreille qui aura la curiosité de s’y pencher. On entend déjà cités les Gary Numan, Frank Zappa, ou Nik Kershaw, autant de références qui rassureront les quadragénaires, beaucoup moins les kids du moment, assoiffés d’indie rock dansant. Ceux là ne manqueront pourtant certainement pas de se déhancher sur “Space And The Woods” et le final “Bathroom Gurgle”, premiers singles produits par Erol Alkan avant qu’il ne s’attaque à l’intégralité de l’album, qui auront contribué à l’évolution médiatique fulgurante du quatuor. Autres moments forts: le riff d’un “Broken” aux délicieux relents post punk, l’electro rock appliqué de l’excellent “Bears Are Coming”, l’habité “Focker”, le refrain indélébile d’un “Heartbeat” empruntant autant aux Arctic Monkeys qu’aux Klaxons, ou le punk rock rétro futuriste et vénéneux de “White Snake”. Et pour le coup, dans l’élan de tant de réjouissances, on pousserait même jusqu’à y inclure les expérimentations juvéniles et synthétiques de “VW” et “The Enemy Are The Future”, comme quelques morceaux plus en demie teinte (“Random Firl”, “Mad Dogs And Englishmen”), qui se sentiraient bien trop seuls au sein d’un “Fantasy Black Channel” s’inscrivant sans peine parmi les belles réussites indie de cette rentrée. Au-delà de ce constat finalement peu surprenant, il ne manque pas non plus d’enfoncer le clou quant à la capacité des producteurs electro à prendre en main les rockeurs visionnaires. Pour vous qui avez déjà cédé aux avances des Klaxons et MGMT..

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