09 Mar 11 Kraddy – « Android Porn Remixes Ep »
Ep
(Equinox)
19/02/2010
Glitch hop
« Android Porn » est au glitch-hop ce que le « Jaguar » de Rolando est à la techno. Un hymne. Difficile de s’attaquer à ce track monstrueux, tellement écrasant que la gravité semble être multipliée par deux quand on s’y trouve trop près. Pourtant, quelques téméraires prennent le bouclier et les armes afin de prendre Kraddy d’assaut pour le meilleur et pour…le meilleur. Avec son casting de rêve, ce remix EP est un sans-faute, chaque acteur joue son rôle de remixeur à fond, à commencer par Mochipet qui titre sans scrupule son travail par « Godzillaporn remix ». Un peu prétentieux, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive qu’il joue au concours de celui qui rendra le morceau le plus PHAT. Il branche « Android Porn » sur du 220 et réussit un exercice intense qui ne laisse aucun répit, à part peut être ce break central insoutenable. Fulgeance, l’un des meilleurs beatmakers du moment signé sur Musique Large, en sort une instru abstract hip-hop évoluée et légèrement dubby, qui utilise à fond le potentiel graisseux laissé par l’original. Ce morceau d’anthologie continue de se faire déglinguer la gueule par Playpad Circus qui fait semblant d’être cool derrière son intro planante et downtempo avant de lâcher les fauves pour la version la plus grinçante de l’EP, superposition intelligente de guitares et de synthés criards. Si Begg, quant à lui, semble avoir bu le jus résultant du passage de Venetian Snares et d’Aphex Twin dans un blender, avec un remix qui part dans tous les sens, mitraillant sans concession bleeps brutaux et jouissances sado-masochistes. Enfin, le parisien Geste, l’un des talents à suivre à la culotte en 2011, assène le coup de grâce en laissant bien profond sur le maxi son empreinte digitale si caractéristique. Des beats à tête chercheuse et des synthés aussi excités et désorientés qu’une nuée d’abeilles sur un pot de miel, y finissent dans un affrontement épique à la mélodie fiévreuse qui ne relâche jamais la tension jusqu’à ce que mort s’ensuive… Colossal!
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