Kevin Morby – ‘City Music’

Kevin Morby – ‘City Music’

Album / Dead Oceans / 16.06.2017
Pop vintage

Dans la même esthétique que ses albums précédents, Kevin Morby continue d’explorer la country et la folk des années 1970 de Leonard Cohen ou Lee Hazlewood. Il a commencé par décrire New York dans le magnifique ‘Harlem River‘, est revenu à l’état de nature dans ‘Singing Saw‘, et choisit cette fois-ci de faire un éloge des vies urbaines.

Un an après ‘Singing Saw’, ‘City Music’ fait écho à son prédécesseur : ‘j’ai écrit les deux disques au même moment. Je voulais qu’ils soient complètement opposés. Ce sont les deux mêmes histoires mais racontées selon deux différents paysages‘. Quand le premier s’inspire de son quartier calme installé sur une colline de Los Angeles et dégage un ensemble autobiographique qui reflète la solitude et l’environnement dans lesquels il a été enregistré, le second fait l’apologie du bruit, du chaos et du rythme effréné des villes. Morby dépeint des villes génériques, l’utopie urbaine, et prend New York comme muse : ‘je décris New York, mais c’est un New York fictionnel. Je mêle mes souvenirs, ce que j’ai pu voir dans les films, lire dans des bouquins. C’est plutôt une idée de la ville plutôt que la ville en tant que telle. J’ai choisi New York comme une figure et une inspiration pour montrer ce que j’avais envie de raconter. C’est un peu une autobiographie, une lettre à toutes les villes dont je ne peux me passer. Ça peut-être n’importe quelle ville, à chacun de lire ça à sa manière‘.

Le disque ouvre magistralement avec le titre ‘Come to Me Now’ et des accords joués sur un harmonium qui se trouvait dans le studio lors de l’enregistrement de l’album : ‘il y en avait un sur place, j’ai retranscrit un morceau, ça sonnait bien, on l’a gardé. J’aime bien le son, il donne une certaine mélancolie qui va bien avec ce que je recherchais‘. Cette mélancolie qui est propre au musicien et qui se retrouve comme fil conducteur depuis ‘Harlem River’ : ‘Je crois qu’il est important de retrouver des similitudes dans mes disques, j’utilise aussi le même vocabulaire, ça me permet d’avoir une trace‘.  Comme à son habitude, le musicien décrit le mouvement, souvent symbolisé par le train qui revient au fil des années. Il oscille entre différentes atmosphères avec le morceau ‘1234’ et son clin d’œil aux Ramones, la douce berceuse ‘Dry Your Eyes’ suivie de la lecture d’un extrait du roman ‘Et ce sont les violents qui l’emportent’ de Flannery O’Connor par la musicienne Meg Baird, et une réinterprétation folk de ‘Caught In My Eye’ du groupe punk Germs. Morby voyage et ne manque pas de nous emmener avec lui.

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A ECOUTER EN PRIORITE
‘Come To Me Now’, ‘Caught In My Eye’, ‘City Music’


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