Kevin Michael – « s/t 96 »

Kevin Michael – « s/t 96 »

s/t[Album]
22/10/2007
(Atco/Wea)

Si Kevin Michael, le nouveau talent soul que l’Amérique vient de dénicher, possède incontestablement du talent, son premier album nous apprendra une nouvelle fois à nous méfier de ces buzz montés en épingle. Présent sur internet depuis quelques mois avec le hit « We All Want The Same Thing », on avait beaucoup à attendre de cette première apparition officielle si elle avait été d’un tel niveau, constant de surcroît. Car à l’écoute de ce premier titre, on ne pourra pas cracher sur un groove efficace, une voix soul personnelle de haute facture venant parfaitement répondre au flow de Lupe Fiasco

Mais la suite, mélange mainstream de soul, de RnB, et de pop, n’est malheureusement pas du même acabit. Pour dire vrai, hormis peut être les groovy « Vicky Secret » et « Hood Buzzin », aucun autre titre ne viendra égaler l’entame de ce premier opus légèrement surproduit et beaucoup trop formaté. Et cela, que ce tracklisting adopte des couleurs caribéennes (l’ode anti-racisme « It Don’t Make Any Difference To Me feat Wyclef Jean ») ou des rythmes dancefloor commerciaux tentant en vain de reprendre la recette Timbaland/Timberlake (« Can’t Get Enuff », « Weekend Jumpoff », « Love Letter »), qu’il propose de mièvres ballades (« Ain’t Got You »), ou qu’il marche clairement sur les traces de Michael Jackson (« Stone Cold Killa », « Too Blessed feat Q-Tip »). Pire, car si certains morceaux précités peuvent encore tirer leur épingle du jeu grâce à la médiocrité de l’ensemble, on parvient quand même à s’ennuyer au plus haut point sur les soporifiques « Ha Ha Ha », « Ain’t Got You », et « Liquid Lava Love », ou lorsque le jeune prodige flirte dangereusement avec une RnB pompeuse (« Ghost ») qui ravira très certainement les jeunes adolescentes du monde entier

Et bien que valant qu’on s’y attarde, ce ne seront pas les remixes de « We All Want The Same Thing » et « It Don’t Make Any Difference To Me », tous deux acoustiques et rythmés par le beatbox de Akil Desan, qui viendront changer la donne. Ce premier album éponyme rejoint finalement la majorité des productions issues des catalogues de grosses maisons de disque: on y trouve un gros tube, et beaucoup de remplissage. Un seul conseil donc: y céder si vous aimez bouffer de la radio à longueur de journée, ou pour faire plaisir à la frangine qui tente coûte que coûte de vous chiper votre discographie soul et qui trouvera là un disque taillé pour son âge. Le message est passé

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